Flow, le film qui n'avait pas peur d'être bon

Contrairement à la plupart des films d'animation actuels, dont l'industrie a bien compris qu'ils seront également vu par des adultes et sont blindés de références culturelles, jeux de mots ou double sens insaisissable pour les plus jeunes, Flow nous accompagne petits et grands dans le même bateau, son intensité émotionnelle et dramatique pouvant être reçue comme "violente" par les enfants (dixit mes neveux de 5 et 8 ans), peut-être inspirée de la richesse narrative des films des studios Ghibli, car beaucoup plus froide et réaliste que des scènes de combats foisonnant dans les autres dessins animés (Le Robot Sauvage pour comparer avec un succès récent). Le graphisme rappelle Zelda BOTW, avec des effets aquatiques souvent magnifiques et des scènes proprement époustouflantes, et les mouvements de caméras prolongent l'impression de se déplacer dans un jeu vidéo. Le message principal du film, l'importance de la solidarité en des temps difficiles, passe par des animaux au comportement grandement humanisé, là où il aurait été intéressant d'accentuer le côté survivaliste et hostile dans un monde d'où l'humanité a justement disparu, mais cet apport permet plus d'humour de situation et de douceur pour le rendre visionable par des enfants. Reste que le mystère laissant libre part à l'interprétation rend le film plus profond et plus intéressant à mon sens que la majorité des productions jeunesse.