Colin est américain. On le paie très cher pour faire en sorte que des gens très riches paient d'autres gens plus cher encore. Colin va devoir payer une visite à des bons petits Belges. Because reasons.
J'ai vu des films tout tracés par avance, beaucoup même. Très peu, en revanche, le font avec une poignée des pires clichés : l'Américain ultracapitaliste, le Belge hypertraditionaliste, le coup de foudre, les frites (sérieux ?) et puis… bof, les Belges n'ont qu'à tous parler un anglais parfait, finalement c'est plus simple. Faisons juste attention que la gentille mamie roule ses R.
La rencontre culturelle voulue dans Flying Home mérite un grand zéro. La seule satisfaction qu'il procure pendant longtemps, c'est la certitude que l'Américain caricatural finira par se prendre un grand seau de morale (caricaturale également, mais ça aide à ce que ça soit un peu jubilatoire) quand il se rendra compte que, ô surprise, les gens ont des émotions, et ô révélation suprême, lui non plus n'en est pas dénué. Ironiquement, la morale est donc plaisante parce qu'elle est si mal imaginée qu'elle est plus violente que nécessaire. Tellement violente, en fait, que les personnages n'auront de cesse de passer d'une spectaculaire saute d'humeur à une autre comme si de rien n'était.
Le gros de cette débâcle sera grossièrement déblayé par une fin qui nous prend par les sentiments, mais rien ne fera oublier complètement cette scrupulogenèse bas-de-gamme et prétentieuse. On vous voit.