Je regarde la bande annonce : film indé, bande son indé, acteurs indé, style indé, photographie noir & blanc, persos bobos/hipster, le tout sur fond de Nouvelle Vague : bref, déjà je grince des dents. Tout pour me déplaire et me faire fuir à 1000 bornes de la première salle de cinéma.
Pourtant, j'ai aimé, beaucoup aimé même. Et c'est en grande partie grâce à son actrice principale, Greta Gerwig, qui campe un personnage complètement paumé, approchant la trentaine, et qui est clairement en train de passer à côté de sa vie. Car il s'agit bien de ça : "Frances Ha" est une leçon de vie, une vie pleine d'illusions et de désillusions, une vie faite d'insouciance, de responsabilités et de remises en question. Frances se cherche, voyage, fait des rencontres éphémères, s'obstine dans sa voie professionnelle : un film initiatique en quelque sorte.
On entre tout doucement dans l'histoire et la magie opère si bien qu'on ne souhaite plus quitter Frances. C'est poétique, c'est simple, c'est sans artifice et les dialogues sont d'une efficacité redoutable. Et tous les clichés que je craignais sont évités avec brio.
Non, vraiment, Frances Ha est une belle surprise, une tranche de vie peu commune emmenée par une actrice exceptionnelle. Coup de coeur.