Les distributeurs français ne sont jamais en reste pour trouver des titres débiles de films qui passent totalement à côté des contenus de ceux-ci. Frankenstein s'est échappé en est un très "bel" exemple. D'abord, le titre joue sur la confusion que le spectateur a souvent entre le créateur et la créature. Frankenstein, c'est le créateur. Et on appelle sa créature, la Créature de Frankenstein. Ensuite, Frankenstein, le créateur, ne s'échappe nulle part donc pourquoi il est écrit qu'il s'échappe alors qu'il ne s'échappe pas c'est complètement stupide non mais c'est vrai ça.
The Curse of Frankenstein (La Malédiction de Frankenstein n'était pas assez vendeur comme titre ou quoi ?), le film, qui même avant Le Cauchemar de Dracula, a lancé véritablement le mythique studio Hammer, avec un style unique et reconnaissable entre mille, le tout avec ses deux acteurs les plus célèbres, les plus mémorables, les plus charismatiques, à savoir Peter Cushing et Christopher Lee.
Bon, l'apparition de la Créature, jouée par Christopher Lee, est anecdotique. Elle apparaît parce qu'elle doit apparaître, c'est tout. Mais ce n'est pas du tout ce que l'on retient le plus du film. Voilà, c'est dit.
Ce que lui retient le plus en fait, c'est le portrait qui est donné du docteur Frankenstein. Joué à la perfection par Peter Cushing (comme toujours !), le scientifique est ici un véritable sociopathe. Il a une obsession, avoir le même pouvoir que Dieu. Et il n'est pas du tout du genre à hésiter une seule seconde à écraser tout, mais vraiment tout, obstacle entre lui et la réalisation de son ambition. Voir un personnage aussi dénué de pitié et aussi jusqu'au-boutisme est franchement fascinant. Le créateur est plus inquiétant que la créature. Pour moi, c'est ce qu'il y a de plus réussi et de plus intéressant dans cette oeuvre qui en appellera beaucoup d'autres.