Après le succès de "Zombi 2", Lucio Fulci embrasse le gore. "Paura nella citta dei morti viventi" (titre original à rallonge !) démarre avec un prêtre qui se suicide par pendaison dans une petite ville des USA. Ce blasphème ne cause rien de moins que l'ouverture des portes des Enfers, provoquant une palette de phénomènes paranormaux... et surtout sanglants.
Rapidement, on nous fait bien comprendre que le scénario n'a pas grand intérêt. Si ce n'est de placer des victimes dans des situations horrifiques. De même, la finesse du jeu des acteurs ne semble pas avoir été la préoccupation première du réalisateur.
Vous allez me dire que l'on est dans un navet/nanar, comme le cinéma bis italien en a produit une tripotée au l'aube des années 80. Sauf que non ! Lucio Fulci, c'est (du moins à l'époque) le synonyme d'une vraie générosité, et aussi d'un savoir-faire.
On sent que le réalisateur a pris plaisir à livrer des morceaux horrifiques maîtrisés, mêlant zombies, tripaille, asticots, trépanations, et mutilations en tous genres. Avec un hommage rendu à H.P. Lovecraft, qui n'était pas encore revenu à la mode. Le tout dans des décors artificiels sympatoches, du moins pour le final.
A noter que pour la majeure partie extérieure du film, l'ensemble a été tourné à New York et à Savannah... ce qui rend un peu étrange ce film en italien !
Question savoir-faire technique, le film n'a aucunement vieilli. Plusieurs séquences demeurent impressionnantes et semblent avoir inspiré d'autres réalisateurs.
En tête, une jeune femme qui pleure du sang avant de dégobiller ses tripes, et un jeune homme massacré par une perceuse très agressive !
Les amateurs de gore apprécieront très certainement, pour les autres c'est un peu moins sûr !