Entre Marvel & DC, difficile de se faire une place dans le genre super héros.
Pourtant, en cette fin mars, Freaks Out débarque en salle en réhabilitant le genre d'une manière prodigieuse.
Plongé dans l'Italie sous occupation nazis, le film raconte l'aventure de 5 troubadours qui entre tirs d'obus et déportations juives, tentent de survivre de leurs dons.
Là où le film marque en premier lieu, c'est pas sa chorégraphie : l'introduction des pouvoirs des personnages est a la fois sobre et magique. Pas d'explosions en tout sens, juste du beau dans le réel, un beau étrange qui fait peur mais qui face a l'horreur de la guerre, devient un "freak" chaleureux, qu'on a envie d'avoir près de soi pour nous réconforter à l'instar d'un enfant et sa peluche pour affronter les monstres sous son lit.
Niveau narration, bien que le film ne révolutionne en rien le film d'aventure, Gabriele Mainetti à l'intelligence d'en reprendre les codes les plus efficaces, en les utilisant avec brio, afin de se concentrer sur un récit sombre servît par une mise en scène très belle. Le choix d'un récit adulte, parfois à la limite du gore lors de nombreuses scènes contraste avec merveille avec les paysages du Latium, verdoyants, lumineux, ou la nature n'a de répit que lors de quelques instants.
On sent que le réalisateur veut rendre hommage a son pays, le temps de profiter d'une Italie millénaire avant de revoir les bombes et les balles briser cette parenthèse enchantée.
Les effets spéciaux, utilisés avec parcimonie, loin des Marvels habituels, viennent servir une quête profondément historique qui enchaîne les scènes de manière fluide : on ne voit pas le temps passé avec Freaks Out.
L'écriture des personnages est elle aussi une vraie réussite : chacun dans leurs traits et a travers leurs pouvoirs propose une vision de la guerre différente mais également une vision de la monstruosité bien à part de la mythologie occidentale : loup garou, femme sorcière, nanisme, insectes. On s'attache très vite aux "4 fantastiques" qui se découvrent eux, peu a peu, et qu'on prend plaisir nous même à apprécier leur apprentissage de leur pouvoir ainsi que leur relation profondément humaine.
Bourré de références de la pop-culture ( Star Wars - X-Men pour ne citer qu'eux ), le film ne manque pas de rendre également hommage au cinéma Américain des années 30-40. Ces clins d'œil subtils ne font que renforcer la profondeur du film, véritable bijou cinématographique au récital quasi parfait.
Enfin, quant à la vision des nazis, la qualité de l'écriture offre un véritable relief aux antagonistes du film : très loin des méchants habituels manichéens. Le film propose un méchant ( a la ) Joker, fou et perdu, pour ajouter encore plus de contraste a la folie Nazi qui n'est pas qu'un bloc mais un ensemble d'individus aux pensées éloignées.
Freaks Out, c'est un univers unique dans une Italie ravagée par le Nazisme dans lequel émerge des héros considérés " monstres" qui se battent eux, contre des humains véritablement monstrueux. Véritable petit conte a la Narnia. , le film risque de devenir une référence, balayant d'un revers de main les scénarios en papier mâché que pond Disney depuis maintenant quelques décennies.
Avec un petit budget, des idées, une plume et une véritable vision, on peut parvenir à créer quelque chose de grand et de beau. Un tour de magie qu'a réussit à effectuer Freaks Out et sa troupe de joyeux lurons.