Un peu long pour un film prépubère.
Il m'a semblé que l'intrigue n'était qu'un prétexte pour permettre la rencontre de plusieurs mondes - un monde européen marquée par la montée du fascisme et un monde fantastique de magie et de super héros. Mais en dehors de cette texture ubuesque, on a devant les yeux qu'un navet pas trop mauvais. Disons que le scénario n'a rien de surprenant, il semble suivre un fil conducteur vu et revu, tout en restant vague. Par exemple, lorsque Mathilde quitte les bois et la bande au bossu pour s'introduire dans le cirque la transition est dégueulasse, et à vrai dire, malgré la rapidité de l'action, le film manque cruellement de fluidité, il s'accroche et passe à côté de son potentiel.
Néanmoins, les anachronismes m'ont fait de l'effet - un effet indescriptible entre étrangeté et complicité. J'ai senti le ton moderne sur le ton du passé et le fait que cela ne se superpose pas parfaitement , que quelque chose résiste, m'a plu.
En revanche, les personnages sont bâclés à la guimauve malgré une tentative de les rendre - hors - normes. Ce n'est pas parce qu'ils ont des pouvoirs, qu'ils sont bossus ou tordus que le tour est joué. Comme si l'air ambiant du film ne pouvait que sécréter des personnages vanille malgré les horreurs et la tragédie historique. Cela manque d'épaisseur. Or, il vaut peut-être mieux éviter le fantastique si c'est pour tomber dans la magie à paillette et ne même pas prendre le temps de s'arrêter sur des propositions esthétiques et sensibles intéressantes (je pense notamment à Cencio et les insectes qui aurait pu me subjuguer sans cette exigence de l'action incessante et fatigante). L'aspect poétique n'est pas vraiment au rendez-vous, exposé à trop d'agitation et d'ornements terriblement ordinaires qui étouffent, je crois, la véritable magie. La banalité grise des personnages roses, l'emporte sur l'extraordinaire. Finalement, ça n'est plus qu'un extraordinaire artifice.