Pour évoquer la Belle Epoque et rappeler ce que furent les décors et les modèles des peintres parisiens, notamment de son père Auguste, Jean Renoir raconte de façon tout à fait romancée la création du Moulin-Rouge par Monsieur Danglard, entrepreneur-créateur de spectacles et, à ses heures, séducteur de blanchisseuses.
Le ton est à la comédie, à la fantaisie bon enfant et joyeuse à la manière d'un french cancan. Les personnages n'y sont surtout pas réalistes mais participent par les couleurs, par les costumes, par leur métier au Montmartre mythique de la période. La reconstitution est brillante mais le sujet l'est moins. Car, en dépit du sympathique esprit que le film véhicule, on ne s'intéresse jamais aux personnages. La caricature manque de causticité et les psychodrames pour rire, ou parfois plus amers, les amourettes et l'agitation autour de la création du spectacle de Danglard -Jean Gabin sont loins d'être aussi entrainants pour le spectateur que pour les protagonistes. On peut être séduit par cet univers de cabaret enjoué, coloré et musical; mais je reste déçu par la nature des rôles et de l'humour.