Jouissif, burlesque, et revigorant.
Etonnant de voir l'un des plus grands cinéastes français réaliser cette petite comédie symathique et revigorante.
Alors que le film peine à démarrer, dressant le portrait d'une bourgeoisie "s'encanaillant" en descendant dans des bars populaires et en s'adonnant à des danses grossières et (oh!) osées ! Que d'ennui chez ces gens...
Renoir dépeint le quotidien agité du Paris de la Belle Epoque, magnifié, transformé en utopie par des acteurs tous guillerets, qui frisent parfois le mauvais jeu, et par les couleurs criardes du Technicolor à ses débuts.
Entres des grandes gueules masculines (Gabin en tête, et son monologue final très "Ganinesque", Picolli à ses débuts, Clay, personnage comique du film) Françoise Arnoul tire son épingle du jeu. Malgré une première partie houleuse, son jeu évolue en même temps que son personnage et devient plus mûr. Elle étonne en danseuse qui s'intègre facilement dans ce groupe jovial et touchant.
Car même les imperfections grotesques du film apportent leur côté touchant à ce film sympathique qu'on a tout de même du mal à s'avouer être le résultat du cinéaste de La Grande Illusion (entre autres).
Néanmoins l'ensemble est burlesque, théâtral et jovial, et le réalisateur y mêle une certaine mélancolie et douceur qui ne peut qu'attendrir, notamment grâce aux personnage génial du prince, éperdu d'amour pour cette petite blanchisseuse.
Vers la fin le film nous présente une balade passionnante dans les cabarets du Paris de la fin du XIX°. Entre chants et danses Renoir nous livre une jolie réfléxion sur le monde des affaires et du spectacle, pour finir en apothéose, longue grande scène finale où le spectacle entier nous est montré.
on se retrouve excité comme des puces, ébahis face à ce concert de couleurs et de musique, qu'est a fameuse danse du "Franch" Cancan !