Une belle surprise, renforcée par un pitch assez banal qui ne rendait pas le visionnage spécialement excitant. Mais un bon film n'a pas besoin d'être forcément original, "Frères ennemis" se contente de justesse et d'efficacité et ça fonctionne très bien.
Notamment car les deux têtes d'affiche (Reda Kateb le flic et Mathias Schoenaerts le voyou) nous font croire à leurs personnages, et car le récit sonne vrai, avec une tension qui maintient l'intérêt tout du long.
On assiste donc à un polar urbain sobre et solide, où la banlieue n'est ni glorifiée, ni stigmatisée.
Dommage que comme souvent, le mixage sonore soit à chier, car on perd fréquemment des bribes de dialogues, et le langage de cité couplé à l'accent racailleux n'aide évidemment pas.
Du coup on se demande parfois si on n'a pas manqué un truc important.
Mais en réalité c'est surtout le réalisateur-scénariste David Oelhoffen (déjà son troisième long-métrage) qui affiche une belle maturité, misant beaucoup sur l'implicite et le non-dit (voir par exemple la façon dont est suggérée l'identité de l'auteur de l'ultime coup de feu).