Fresh
6.1
Fresh

Film de Mimi Cave (2022)

Voir le film

Fresh n'est pas une belle entrecôte de choix, mais plutôt un nugget de chez McDo : un assemblage qui se casse un peu la figure à la découpe, et n'est pas bien savoureux quand on y goûte. On a bien failli abandonner à l'exposition interminable qui se termine par un générique de début...à 33 minutes (sérieusement ?!), et ensuite l'intrigue démarre peu à peu (pas trop tôt). On sent vraiment trop la pâte du trublion Adam McKay (producteur du film) derrière ce film d'horreur, gangréné par ses plans d'archives successifs (sa signature, qui fonctionnait pour Vice, mais devenue depuis une balourdise visuelle) avec un grognement bestial (pour la finesse, on repassera) qui gâchent les principales scènes dramatiques (


Noa qui se force à goûter "à Hope", la baston à la fin...


), son éternel "les riches sont tous des gros vilains" épisode #47 (qu'il change de disque, par pitié), et son discours qui se perd lui-même : on nous parle de cannibalisme amoureux (et dire que Disney vient de virer Armie Hammer pour cette même raison... Ça va, l'hypocrisie ? Ça ne les étouffe pas trop ?), puis de cannibalisme commercial et dénonçant les riches (ce qui n'a plus rien à voir avec la première forme), puis on revient à l'amoureux... On perd alors complètement la tension, l'approfondissement des personnages, la surprise d'un final qu'on n'aurait pas tous deviné dès la première minute. Dommage que le scénario cahote autant et survole ses sujets, car on repense alors à la série animée Beastars qui, elle, arrive à se tenir droite avec les mêmes sujets de consommation amoureuse et de marché noir de viande d'animaux anthropomorphisés (étrangement plus humains et profonds que les marionnettes qu'on a ici en personnages). D'ailleurs, avec son étalage puéril de chair, son scénario inabouti et ses sujets survolés, Fresh (interdit aux moins de 16 ans sur la plateforme Disney) passe pour une gaminerie à côté de Beastars qui est pourtant une animation visant les ados, comme quoi. Il y en a eu quelques-uns, des idées de films sur la consommation de ses compatriotes (Sweeney Todd, Delicatessen, Soleil Vert, évidemment Beastars et le récent Barbaque...), et Fresh n'arrive pas à nous surprendre. On aurait dû mettre Armie Hammer au scénar.

Aude_L
5
Écrit par

Créée

le 8 mars 2022

Critique lue 518 fois

6 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 518 fois

6

D'autres avis sur Fresh

Fresh
Dagrey_Le-feu-follet
7

Romantisme et cannibalisme ne font pas bon ménage....

Noa fait la connaissance de Steve dans une épicerie. Elle accepte sur un coup de tête de lui donner son numéro. Après un premier rendez-vous, elle tombe sous le charme de cet homme très séduisant et...

le 5 mars 2022

21 j'aime

11

Fresh
OlivierAntoine1
4

"C'est toujours de leur faute à eux"

Production Disney qui surfe sur l'air du temps, le film est une allégorie aussi subtile qu'un éléphant bourré au ricard en train de suivre le FC Lens sur TF1. Masculinité toxique, relation vampirique...

le 6 mars 2022

15 j'aime

8

Fresh
RedArrow
8

De la très bonne chair Fresh !

À l'ère des applications virtuelles où l'on fait défiler des photos de profil de prétendant(e)s comme si l'on cherchait à choisir la meilleure chair fraîche disponible, Noa a beau être instantanément...

le 5 mars 2022

14 j'aime

5

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

Mulholland Drive
Aude_L
5

Tout le monde adore...sauf moi (snif).

Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...

le 9 oct. 2021

41 j'aime

Dogman
Aude_L
8

Besson a lâché les chiens !

Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...

le 18 sept. 2023

40 j'aime