On distingue dans "Shivers" plusieurs éléments qui feront le sel de la carrière de David Cronenberg. Le body horror évidemment, mais aussi des jeux d'acteurs froids et une certaine inventivité. Car cette histoire de parasites autonomes, provoquant des pulsions sexuelles frénétiques, est givrée comme il se doit.
C'est surtout à ce niveau que le film est intéressant, ne semblant avoir peur de rien, et déjouant les clichés du cinéma érotique dans un déluge de sang et de petits monstres peu ragoûtants aux allures d'étron. Il est amusant de voir que le film semble avoir été tourné dans les 90's, avec ces parasites pouvant représenter une MST, et la vision très cynique d'un complexe résidentiel consumériste typique des 70's. Mais non, il s'agit bien d'une œuvre de 1975, dès lors on a du mal à voir si ces critiques sont conscientes ou non.
Cependant le souci, c'est que le film aligne les maladresses. Un scénario qui ne propose pas grand chose d'autre qu'une infestation progressive. Des personnages peu attachants. Des dialogues parfois dignes de série Z et des acteurs souvent à l'Ouest. Une photographie très terne. Et une mise en scène très inégale, alternant des audaces et du bricolage.
Dommage car peut-être qu'avec plus d'expérience et de moyens, Cronenberg aurait pu livrer une œuvre jouissive.