Je suis déçue. Le synopsis de départ me disait bien et j’avoue que je l’ai regardé dans l’espoir d’avoir une satisfaction malsaine durant l’apocalypse violente qui s’abattrait sur les squatteurs. Une rétribution de longue date méritée.
Au final ça reste bien Français dans le jeu des acteurs (mais passe encore, parfois ça sert l’histoire). Le couple est improbable, la femme étant bien plus jeune et bien plus belle que l’homme (je ne vois pas dans quel monde ces deux-là seraient réunis). Lui est maladivement renfermé. La dimension raciste est inutile. Les squatteurs ne sont pas tant exploités, on les voit à peine. Ceux qui seront acteurs de la violence sont de simples cassos qui ont si peu d’intérêts personnels dans l’histoire qu’ils viennent vraiment comme un ressort scénaristique pour faciliter la réponse du père de famille. Et ladite réponse n'a pas les motivations attendues.
Du coup cette apothéose dans la violence a lieu mais c’est trop gratuit et éloigné des enjeux du début. Les dégénérés débarquent pour se la péter à faire les durs agressifs (parce que oui pour moi c’est une affaire d’images) et ruinent toutes mes espérances. Limite si ça absout les squatteurs de tout péché qui deviennent des victimes au même titre que les propriétaires légitimes. On oublie tout ce qu’ils ont fait subir à la famille puisqu’il y a une menace immédiate plus pressante et tangible.
Et rien que ça ça dénature les motivations du père de famille dont on attendait le pétage de câble : ce n’est plus de la vengeance ou quelqu’un hors de lui à force d’être pris pour un con ; c’est « juste » une défense face à une attaque directe… C'est plus facile d'avoir une réponse violente face à une attaque violente plutôt qu’une réponse violente face à des gens qui ont su la mettre à l'envers par le biais de la malhonnêteté et des lois. C’est de là que naît la frustration et le sentiment d’impuissance, cette menace que si on passe un step ce soit encore plus préjudiciable, qu’on ait encore des choses à perdre. Là du coup toutes ses actions étaient justifiées par les ploucs du coin, il n’a pas réellement risqué des choses, il n’a pas surpassé ce qui le retenait initialement de recourir à la violence.
Il n’y a pas eu de leçon. Pour moi ce n’est pas ce qu’on me vendait.
Dans les points positifs c’était quand même sympa l’exploitation du fait divers toujours autant d’actualité. Les méandres administratives pour faire valoir ses droits. L’impression d’être délaissé par la société qu’on a toujours respecté, etc. Et j’ai aimé aussi la notion amenée peu subtilement sur la position de victime qui peut nous prédisposer à en être une.