Furiosa est un film spectaculaire et bruyant qui ravira les fans de l'univers apocalyptique de Georges Miller, réalisateur des cinq films de la saga débutée en 1979. Quarante-cinq ans dans le cambouis et les fumées d’échappement, on peut dire que le type a de la suite dans les idées, il aurait faire une belle carrière dans un garage. Prequel (anglicisme assez moche qui signifie film précèdent en bon français) de Fury Road, œuvre hyper énervée et totalement déjantée, Furiosa est un peu en dessous de ce que j'attendais en tant que cinéphile, cependant on en a pour son argent comme disait Jacques Villeret dans Papy fait de la résistance.
Le bémol, puisqu'il y en a un, c'est le scénario ou plutôt son extrême minceur. Truffée d’ellipses fondues au noir (ou de fondus au noir servant d'ellipses ?), l'histoire est réduite à son plus strict minimum : une vengeance motorisée, avec des dialogues aussi redondants qu'absurdes, saupoudrée d'un brin de sadisme photogénique.
Pour résumer j’en ai pris plein les mirettes mais l'absence de trouvailles scénaristiques m’a laissé perplexe, les rebondissements de Fury Road et surtout l’énergie déployée par Tom Hardy manquent terriblement. Petite confidence : j’ai baillé à deux ou trois reprises devant la monotonie des poursuites, certes réalisées avec maestria, mais calquées sur les précédentes.
Voilà, de mon point de vue Georges Miller avait déjà tout dit, et tout montré, en 2015, le cinquième opus de la saga n’est pas indispensable, pas plus que le cinquième opus d’Indiana Jones. Les sagas c’est comme la cigarette ou la bibine : c’est bon, ça fait du bien, mais il faut savoir s’arrêter quand il est encore temps.