Gainsbar se bourre, Gainsbourg se barre....
Avant de commencer, je pose le postulat suivant : la critique est l'art de la subjectivité.
J'étais très dubitatif à l'idée de voir mon héros musical au cinéma. Pigmalion de mon adolescence contrariée par des amours déçus, perdus et retrouvés, j'ai hésité avant de me lancer dans cette vision onirique de cette vie héroïque.
Rapidement, j'ai plongé dans ce film avec des intérêts tout personnels : le choix des titres qui jalonnent le film, le choix (bluffant) des acteurs qui (re)donnent une nouvelle éternité à des mythes , le traitement original et crédible du Mister Hyde qui accompagne Gainsbourg dans ses conquêtes féminines, musicales et alcooliques.
Le film de Sfar est celui d'un homme, très certainement, admiratif des talents multiples de son idole.
Il y a de jolies scènes émouvantes et de bravoures dans ce conte (à se demander si ça c'est réellement passé comme ça - et après tout je m'en fous, c'est bien comme ça) : la rencontre avec La Gréco, Bardot autour du piano, Birkin qui veut un bébé.
Le point très positif du film c'est qu'il fait abstraction du Gainsbourg provocateur, celui qui se donnait en pâture au show-baise.
L'autre point positif, c'est qu'il met en avant les affres de la création et les contradictions du chanteur.
Même si certains aspects de sa vie ont été négligés, son rapport au cinéma par exemple, je demeure un p'tit gars, fan incontesté de Serge Gainsbourg.
Sa vie héroïque ainsi narrée a consolidé mon amour indéfectible pour le chanteur.
Comprenez alors que je ne sois pas objectif.