Gangster Squad par Eric17

« Gangster Squad » est apparu dans les salles obscures le six février dernier. Son réalisateur m’était jusqu’alors inconnu. Il s’agit de Ruben Fleischer. Sa durée est proche de deux heures. Son affiche annonce le programme : un film noir incarné par un casting trois étoiles. Sean Penn, Ryan Gosling, Josh Brolin et Emma Stone partagent la lumière. La liste des seconds rôles est tout aussi impressionnante. Ce film a la particularité d’avoir été accueilli de manière sceptique par les critiques et enthousiaste pas le public. J’étais donc curieux de me faire ma propre opinion sur ce nouveau polar qui un genre que j’adore tant au cinéma qu’en littérature.

L’histoire est classique. Elle se déroule à Los Angeles peu de temps après la fin de la seconde guerre mondiale. Mickey Cohen est le parrain qui a mis la main sur la ville. Ce n’est pas un rigolo. Il n’est pas un grand adepte de la discussion et supporte mal le désaccord. John O’Mara est un policier qui refuse cet état de fait. Il veut que sa femme et son futur enfant vivent dans un monde débarrassé de la mafia. Mais le combat est inégal et sans réel espoir. Pourtant, il se voit confier de manière officieuse la direction d’une brigade qui a carte blanche pour faire tomber le mafieux. Le show peut démarrer…

Les adeptes des films de ce genre seront ravis. Tous les codes sont utilisés. Aucun n’est oublié. On peut même affirmer que le classicisme est de sortie. Certains critiques trouvent que le film en devient caricatural. Je trouve plutôt assume les usages du polar. Personnellement, j’ai apprécié de naviguer dans ses rues, de passer d’un bar à un autre dans lequel les mafieux côtoient les notables ou dans lesquels les hommes sont habillés de manière classe et les femmes de robe de soirée. On y allume les cigarettes avec classe. Les discussions sont construites. Chaque phrase est murie et possède souvent un double sens. Je trouve que la réalisation génère aisément le dépaysement du spectateur. C’est déjà un bon point de départ.

Concernant les personnages, je vous affirme qu’ils trouvent pleinement leur place dans l’intrigue. Chaque protagoniste est habité par son interprète qu’il soit secondaire ou fondamental. Les membres de la brigade nous sont rapidement sympathiques. Chacun apporte son éco au plaisir ressenti dans le suivi de leurs aventures. Entre le flic à l’ancienne, le play-boy, le roi de la gâchette, le bleu ou le roi des écoutes, on profite d’une densité d’intervenants qui fait que la narration n’est habitée d’aucun temps mort. On ne s’ennuie pas une seule seconde. Du côté des méchants, Cohen met ses acolytes dans l’ombre. La prestation de Sean Penn utilise tous les clichés du genre. Certains lui reprocheront, d’autres dont moi trouveront que cela fait partie des règles du jeu.

Le fil conducteur est simple. Les incorruptibles sont en mission. Ils veulent descendre le patron mafieux. Bon nombre de films sont construits sur cette trame. Néanmoins une vieille recette reste agréable à déguster quand elle est habilement exécutée. Les grosses lignes du dénouement nous apparaissent prévisibles. Cela n’empêche pas le spectateur de savourer les étapes intermédiaires. On est toujours curieux de découvrir les évènements qui se succèdent. La réalisation des scènes d’action est bien construite. De plus, les dialogues sont bien écrits. Bref, cela offre un véritable bon moment de cinéma.

En conclusion, je n’ai pas regretté d’être allé voir « Gangster Squad ». Je me suis laissé transporté avec joie dans cette Amérique de la fin des années quarante. Du glamour, des défis verbaux, des fusillades, des hommes d’honneur… Tous les ingrédients sont présents et aucun n’est en trop. Malgré tout avant de conclure je me dois de signaler que son apparition en salle est accompagnée d’une interdiction aux personnes de moins de douze ans. Elle se justifie à mes yeux. En effet, les échanges entre gentils et méchants ne font pas dans la dentelle…