Un film dont la relation au roman original de Flaubert (je ne connais pas le roman graphique sur lequel se base le film, en revanche) peut se lire à trois niveaux, je pense puisqu'on a ici une très belle modernisation du chef d'œuvre de Flaubert (qui est d'ailleurs. un de mes livres préfèrés) mais aussi son adaptation et son dépassement avec un personnage qui a un destin similaire à Madame Bovary mais qui donne un autre souffle au personnage, en existant par lui-même.
Par ailleurs, dans mes souvenirs, le film suit très bien le roman pour ce qui est des principales étapes et lui donne une forme personnelle. Le tout avec des références au roman classique de Flaubert très bien placées, quand il le faut. Le ressort quoi que classique de vouloir éviter un destin tragique et finalement d'y tomber marche très bien.
Petit charme supplémentaire et authenticité ou plutôt naturel par rapport au sujet (naturel qu'on ressent aussi dans les jeux. Etonnement, peut-être le seul film où le jeu de Lucchini m'a paru le moins théâtral alors que c'est plus son style d'habitude d'avoir ce jeu très maniéré à la limite du surjeu certaine fois), si on peut dire, avec ce mélange d'anglais et de français dans les dialogues pour ce film porté par Gemma et Lucchini, un duo assez improbable et qui fonctionne très bien avec cette illustration d'un bovarysme moderne sans l'être et qui joue superbement sur la confusion possible entre les personnages de Gemma et Emma, si proches et pourtant si différentes l'une de l'autre.