Malgré des conditions de visionnage pas toujours optimale (film vu en classe avec des camarades pas toujours intéressés et donc bruyant et surtout vu en plusieurs fois) et quelques petits défauts, j'ai passé un vrai bon moment devant cette adaptation de Germinal par Claude Berri.
J'y ai apprécié l'ambition dans la reconstruction historique, dans les décors et costumes d'époques. Le réalisme est de toute manière toujours présent dans le film. On y montre de façon très cru les conditions de travail dans les mines ou dans les foyers, la misère, les problèmes de santé, le manque d'hygiène ou d'intimité.
Autant de raisons poussant les mineurs, Étienne Lantier en tête, à la révolte. Une révolte dure, une révolte qui fait des dégâts mais surtout une révolte vaine. Ce mouvement de grève nous offre des scènes fortes, où un sentiment de révolution s'en dégage, bien aidé par une musique excellente.
Il y a aussi sans cesse une atmosphère triste tant dans le jeu des acteurs (Renaud très surprenant dans son rôle) que dans la photographie grisâtre utilisée, jamais il n'y a un rayon de soleil. C'est ça qui marque dans le film, jamais une once de lumière ou de bonnes ondes, d'où le choix d'avoir délaissé l'histoire d'amour.
Les seuls choses que je pourrais reprocher au film serait sa mise en scène un peu trop plate, c'est seulement de l'illustration. Je sais que Claude Berri n'est pas connu pour ses qualités de metteur en scène, c'est avant tout un excellent conteur, on le voit bien dans ce Germinal. Mais c'est dommage qu'il ne tente pas plus de choses de caméra en main, surtout au vu du matériel dont il dispose (décors notamment).
La deuxième chose qui me gêne c'est le rapport qu'ont les bourgeois par rapport aux mineurs. Tout les plus aisés sont extrêmement clichés, leurs paroles sont vraiment grossières à base de "n'oublie surtout pas le panier" alors qu'ils offraient à manger aux Maheu ou de "oh, il a un rhume" alors que le vieux crache du charbon en toussant.
J'ai tout de même passé un agréable moment.