Un film d’horreur français, cela attire toujours le regard. Surtout lorsque celui-ci est bien ficelé, effrayant et bien interprété, et Ghostland est réussi sur tous ces tableaux. Bien ficelé, il l’est évidemment, avec un twist à mi-film qu’on n’attendait clairement pas, qui nous scie, nous laisse quelques secondes un peu perdus (le temps de comprendre que
tout le début du film était en réalité un délire idéaliste de la jeune fille, qui est retenue prisonnière avec sa sœur, n’ayant pas été sauvées par leur mère comme on avait pu le voir…
) avant de savourer ce nouveau départ dans le scénario totalement différent : on passe du film de
personne timbrée qui fait peur à tout le monde à un film d’enlèvement qui tourne à la survie stressante.
Soit un revirement du tout au tout, deux films en un ! Le film est effrayant par ce classique jeu de sursauts un peu bébêtes (la norme actuelle pour effrayer), ne serait-ce que ce satané miroir truqué qui nous assure plusieurs fois le même effet de surprise facile, un peu dommage lorsqu’on constate la qualité du scénario. Enfin, Ghostland est bien interprété par son binôme de jeunes actrices qui se complètent impeccablement, nous faisant oublier le trop petit rôle qu'occupe Mylène Farmer », elle qui avait le talent pour marquer les esprits si elle s'était lâchée davantage. Mais le film Ghostland nous assure que le cinéma français a encore de beaux jours devant lui, quelque soit le genre (pas forcément de la comédie sociale). Les deux jeunes actrices sont très investies, et le scénario nous retourne à mi-film comme une crêpe.