Un standard mythique du film noir, grâce à son interprète Rita Hayworth et à son (très sage) strip-tease, passé à la postérité.
J'ai passé un bon moment devant "Gilda", notamment au cours de sa première demi-heure, à suivre l'ascension de Glenn Ford dans un casino clandestin de Buenos Aires, puis à me laisser envoûter par le sex-appeal de la belle Rita. Le film a ainsi le mérite de mettre en avant une héroïne libérée sexuellement, même si certains aspects sont abordés timidement.
On apprécie également les effets de mise en scène (jeux d'ombre, fondus au noir, plan-séquence...) concoctés par le réalisateur Charles Vidor, ainsi que les diverses sous-intrigues qui viennent dynamiser un récit au rythme assez lent.
En revanche, "Gilda" souffre d'un manque de vraisemblance, en particulier quant à la psychologie des personnages : on peine à suivre les deux ex-amants dans leurs revirements, d'autant que la nature véritable de leur passé restera globalement dans l'ombre. A cet égard, le dénouement pourra sembler improbable et très naïf, s'accordant difficilement avec le contexte et l'atmosphère de film noir.
Porté par quelques seconds rôles savoureux (le ténébreux George Macready et surtout l'inénarrable Steven Geray en philosophe des pipi rooms), "Gilda" constitue donc à mes yeux un très bon divertissement, sans pour autant accéder au panthéon de sa catégorie.