Ce deuxième opus suivant l’excellent A couteaux tirés - celle des aventures de James Bond recyclé chez Agatha Christie - est finalement décevant. Rien à dire sur les 40 millions de dollars investis dans la direction artistique ou les supers optiques Zeiss prime. Non plus sur le contrat à 469 millions de Dollars pour deux suites. Non là-dessus c’est impossible, mais sur le reste si.
Daniel Craig continue tant bien que mal de creuser le sillon de son potentiel comique – et sous-exploité – mais cette fois-ci sans les rires provoqués par le premier épisode. La même interconnexion que le premier film est renouvelée – le partage du gâteau concentré par le chef de cette grande union de parvenues de la bourgeoisie californienne à la sauce Musk – mais la critique est moins mordante. On sent l’emprise très Netflix – celle des séries – sur l’écriture de personnages caricaturaux et à la limite du stéréotype convenu, maximisant la rapide identification du conso-mateur ( binge-watcher sorry). A ce défaut de caractérisation s’ajoute une lourdeur : La narration non-linéaire, non pertinente. Ce choix – inattendu peut-être – déjoue l’intrigue pour nous offrir une seconde lecture et un changement de point de vue dans la deuxième moitié du film. Si l’exercice de style est intéressant, il dessert le plaisir du spectateur à faire sa propre enquête. Un pacte est rompu pour aboutir à une solution courue d’avance.
Glass Onion emprunte le titre d’une chanson des Beatles qui offrait des indices sur les prétendus mystères de leurs paroles. Ici les fausses pistes sont fausses. Le secret des personnages superficiel. Le plaisir est gâché pour ces 2h20 qui se tiennent techniquement plutôt bien. Au vu de l’offre actuel le film reste regardable, et agréable dans sa mise-en-scène, Ryan Johnson étant généreux dans sa cinéphilie sans jouer les purs copistes.
A couteux tirés tirait à balles réelles. Glass Onion tire à blanc. Espérons que le troisième opus relèvera le niveau.