A partir d’une situation historique particulière, en 1800, l’institut Sant’Ignasio qui recueille, près de Venise, des jeunes filles orphelines qui apprennent et jouent de la musique pour un prêtre, Perlina, qui doit préparer la venue du Pape Pie VII (1742-1823), tout récemment élu au conclave de Venise (ville sous contrôle autrichien tandis que Rome était occupée par les Français), la réalisatrice a eu du courage et du talent en faisant un film d’époque (belle reconstitution des intérieurs et de la lumière, due à Gianluca PALMA) mais aussi un film féministe et anticlérical, où l’anachronisme qu’elle introduit [musique « moderne » composée (due à la réalisatrice) par 4 filles, Lucia (Carlotta GAMBA, qui jouait Béatrice dans « Dante » (2022) de Pupi Avati), Bettina, Marietta et Prudenza et aidée par la servante « muette » Teresa (Galatéa BELLUGI, vue dans « La passion de Dodin Bouffant » (2023) d’Anh Hung Tran) qui leur donne accès à un piano-forte nouvellement cédé à l’institution [construit par le facteur allemand Johann Andreas Stein (1728-1792)] est totalement cohérent avec l’histoire, au montage brillant qui renforce l’adéquation avec la musique, omniprésente.