Petite-fille du réalisateur Marco Vicario et de l'actrice Rossana Podesta et elle-même actrice, compositrice et chanteuse, Margherita Vicario n'a pas eu peur de s'emparer d'un sujet historique, pour son premier long-métrage, en tant que cinéaste. Et ma foi, même si le récit part parfois dans tous les sens et que ses sous-intrigues affaiblissent l'ensemble, Gloria! est plutôt une œuvre excitante pour les yeux (ah, la lagune de Venise !) mais surtout pour les oreilles, à partir du moment où l'on accepte les anachronismes musicaux et un mélange de classicisme, façon Vivaldi, et de modernité, avec un hommage aux chansons populaires italiennes. Résolument féministe, le film évoque la place effacée et empêchée des compositrices dans l'histoire de la musique et séduit en grande partie par sa vivacité et son irrévérence, en particulier vis-à-vis de la religion. Ce n'est pas Le cercle des poètes disparus, n'exagérons pas, mais un joyeux récital contre tous les conservatismes et pour une rébellion enchantée et en chantant. Dans ce tourbillon, même souvent désordonné, impossible de ne pas remarquer la justesse de jeu de Galatéa Bellugi déjà à son avantage dans Chien de la casse et La passion de Dodin Bouffant.