Après plus de 6 ans de pause, James Bond revient dans un monde transformé. Le Rideau de Fer est tombé et l'agent 007 réapparait sous les traits de Pierce Brosnan, à défaut pour Timothy Dalton d'avoir su conquérir le public dans sa précédente aventure. Si le contexte géopolitique est radicalement différent en ces années 90, le script GoldenEye est déjà lui bouclé depuis fin 80, et subira que de menus changements afin de coller à la réalité. Ainsi, un vieux caporal russe dissident vole le GoldenEye. Effectivement, scénario maintes fois répétées dans cette licence. Toutefois, une certaine fraicheur s'empare de cet épisode. Visuellement en phase avec son temps, GoldenEye impressionne par ses scènes d'actions, sa sexualité, son humour et par un Brosnan qui n'en fait pas encore des tonnes. Il a certes le sourire "bright" mais il porte ici le rôle merveilleusement bien en procurant ce zeste de fantaisie à la Moore, et ce zeste de réalisme à la Dalton. Les mimics affluent et Brosnan se construit rapidement son 007. M apparait sous les traits d'une femme, Judi Dench, qui porte la culotte face au vieux macho de James Bond. Les temps ont définitivement changé.
Notons l'ambiance sonore ultra-léchée, de l'excellent thème principal composé par Bono et Edge de U2 qui a eu le bon goût de laisser l'interprétation à la diva Tina Turner dans la plus pure tradition Bond Theme, et cette musique froide et incessante qui ponctue tout le film.
Alors certes, GoldenEye n'est pas sans défauts, des scènes d'actions parfois exagérées (le rattrapage de l'avion en chute libre) ou encore un scénar' des plus banals. Mais Martin Campbell (à qui on lui devra le renouveau dans Casino Royal) a un véritable don pour le mettre en scène. Cela est doublé par un rôle principal réussis où Pierce Brosnan donne sa touch' en restant crédible (pour le moment).
Et puis j'avoue, y a la nostalgie. Mon premier Bond au cinoche, et surtout ce putain de jeu sur Nintendo 64 qui a bercé mon adolescence. Que voulez-vous...