Après six ans d’absence, Bond revient. Il prend les traits de Pierce Brosnan, alliage de la décontraction de Moore et de la virilité de Connery.
La séquence pré-générique nous ramène quelques années plus tôt, au moment glorieux de la lutte est/ouest. D’une incohérence totale (on est en haut d’une montagne, puis au pied d’un barrage. Donc, le barrage est en haut de la montagne ?), mais plutôt rythmée, elle a le charme des premiers James Bond qui se foutaient de la trame.
La mise en scène et le montage du film sont plutôt nerveux. Le tout se regarde sans déplaisir.
Certaines bonnes idées sont à noter : confier le rôle de M à une actrice (en l’occurrence Judy Dench), est une bonne chose, celle-ci apportant de la densité au personnage ; le mode de narration avec deux intrigues distinctes qui se rejoignent permet de rompre avec la monotonie scénaristique habituelle ; un beau combat à mains nues entre Brosnan et Sean Bean ; une poursuite sympa entre une voiture et un Panzer ; on a des plus beaux duos de méchants de la saga (Sean Bean et Famke Jansenn).
Mais époque oblige, le placement de produit est de moins en moins discret (Perrier, BMW (qui supplante l'Aston Martin DB 5 du début du film)).
Des séquences de pure comédie rendent le tout très léger (mais pas parodique comme avec Moore), notamment la scène du mot de passe en Russie, et celle avec Q.
Le film a quand même de vraies faiblesses : les effets spéciaux sont très moyens, Brosnan qui garde le smoking quelle que soit la situation, une musique (signée Eric Serra) pas bonne (il a du mal à faire autre chose que du Serra, et là, ça ressemble à NIKITA).
Reste que le passage au modernisme est franchi avec la James Bond Girl: Miss Onatopp (prononcez On a Top), qui a des orgasmes à chaque fois qu’elle tue, et qui donne lieu à une scène de cul des plus explicites lorsqu’elle tue l’amiral.
Un Bond sympa.