GoldenEye marque l’arrivée de Pierce Brosnan dans le rôle de l’agent 007 devant la caméra du néo-zélandais Martin Campbell, qui assurera plus tard l’arrivée de Daniel Craig avec Casino Royale. Tout en portant tous les codes de ce qui faisait le sel de la saga, GoldenEye l’ouvre cependant vers une nouvelle ère avec efficacité et modernité.
GoldenEye marque véritablement l’avènement d’une nouvelle ère pour notre mythique espion. Marqué par les départs consécutifs de Timothy Dalton, engagé pour trois films mais qui n’en honorera finalement que deux et d’Albert Broccoli, producteur emblématique de la saga, qui cède ici sa place à Barbara Broccoli et Michael G. Wilson pour raison de santé, le film sera de plus le premier James Bond tourné après la fin de la Guerre Froide. Un réalisateur qui n’est pour la première fois pas britannique est casté en la personne de Martin Campbell, et le rôle de l’incontournable agent M sera désormais tenu par une femme, et pas n’importe laquelle ; Judi Dench. Une nouvelle équipe qui dépoussiérera le mythe dans un cocktail maniant avec fracas humour et explosions.
James reBOND
GoldenEye débute de la plus spectaculaire des manières pour nous présenter le visage de son nouvel agent, désormais sous les traits de Pierce Brosnan qui se trouve être le mélange parfait entre ses prédécesseurs : L’acteur possède en effet le flegme et l’humour d’un Sean Connery, l’humour de Roger Moore et le physique de brun ténébreux de son prédécesseur Timothy Dalton. Sauf qu’en plus de tous les autres, et comme le film s’entend être, il est encore plus qu’un espion, mais un véritable personnage de film d’action qui n’hésitera troquer le smoking contre un treillis militaire pour s’enfuir dans les explosions les plus pétaradantes.
Parce que le monde a changé, et Bond aussi. Décrit par sa supérieure comme ” sexiste, misogyne et dinosaure “, le célèbre agent prend ainsi avec GoldenEye le train en marche qui préfigurera la franchise, encore elle aussi incontournable qu’est Mission : Impossible. Prenant pour décor une Guerre Froide qui n’est plus et un jouissif antagoniste soviétique d’antan, ce dix-septième James Bond a cependant l’intelligence de prendre à rebours les attentes pour se concentrer sur un ennemi qui vient cette fois-ci de l’intérieur. Bond ne fait ainsi plus tomber les femmes aussi facilement, elles-mêmes devenues de ferventes combattantes dont la fougue et l’intelligence serviront ici de moteur à un récit véritablement explosif où Martin Campbell compte bien casser avec ferveur la demeure d’un agent devenu un symbole aussi incontournable que vieillissant.
Le réalisateur néo-zélandais convoque ainsi tous les motifs de la saga, de la base secrète planquée et ses décors aux armes nucléaires et aux fameux gadgets pour véritablement les dynamiter dans de prenants morceaux de bravoures mis en exergue par une poursuite où James Bond lui-même se chargera du dépoussiérage au volant d’un tank. De la France à la Sibérie en passant par Cuba, l’humour explosif de Pierce Brosnan rayonne dans un divertissement total qui applique cependant un cahier des charges entièrement revisité pour véritablement inscrire la saga dans le temps présent.
Ce dynamitage perpétuel et ce goût plus volontiers tourné vers le film d’action offrent ainsi un écrin parfait à Bond pour vivre une cinquième incarnation qui se tournera désormais vers un spectacle total et sans temps mort. Stoppé dans ses batifolages par une armée de marines et un ballet d’hélicoptères, GoldenEye finit non pas de nous susurrer mais bel et bien par nous l’exploser en pleine face : Bond est un homme d’action inscrit dans son époque. Et c’est reparti pour un tour.
Focus sur Pierce Brosnan dans la peau de James Bond à retrouver ici.
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