Partant d'un point de départ fascinant (un jeune homme fait croire à sa mère qui vient de sortir d'un coma de huit mois que le mur de Berlin ne s'est pas écroulé), Wolfgang Becker évite avec brio les risques de fausse de bonne idée en offrant un scénario de grande qualité, s'appuyant autant sur l'émotion que sur l'humour pour présenter avec tendresse une famille allemande des années 80, mais aussi discrètement l'évolution d'un pays en pleine transformation. Le regard n'est toutefois pas cynique, ce qui rend le film à la fois très attachant et très instructif quant à la manière de voir les choses en Allemagne, le tout souvent avec délicatesse et sensibilité. Alex est à cette image (Daniel Brühl, excellent), héros attachant embarqué dans son incroyable volonté de cacher la vérité à sa mère (fervente rouge, bien sûr), ce qui nous offre nombre de scènes hilarantes tant le réalisateur regorge d'inventivité en ce qui les concerne, avant de prendre un virage encore plus intimiste mais tout aussi réussi dans le dernier tiers. Évitant en plus un happy end qui eût affadi l'ensemble, Wolfgang Becker signe une belle réussite, aussi originale qu'émouvante : chapeau.