La fin des années 80 a connu un effet de mode avec une flopée de films portant sur la guerre du Vietnam et réalisés par de grands cinéastes : Kubrick avec « Full Metal Jacket », Oliver Stone avec « Platoon » et De Palma avec « Outrages ». Tous ont réussi, à travers ces œuvres marquantes, à imposer avec succès leur vision (même si le modèle du genre « Apocalypse Now » reste indépassable selon moi).
Au milieu de ces poids lourds, Barry Levinson, cinéaste inégal (« Rain Man » côtoyant « Harcèlement » par exemple) et impersonnel (la définition d’un « yes-man » ?), choisit ici un angle comico-dramatique qui hélas ne tient pas sur la durée. L’histoire de cet animateur radio déjanté, qui redonne du baume au cœur aux soldats sur le front, est en effet cousu de fil blanc : succès, scandale (son attitude et ses provocations n’étant pas toujours au goût de ses supérieurs) et réhabilitation. A cela se rajoute une histoire maladroite à travers la pseudo-romance avec la jeune vietnamienne et l’histoire d’amitié avec son frère (qui présentera tout de même un vague intérêt sur la fin grâce à un rebondissement).
Les intentions sont plutôt louables en offrant un point de vue sur les civils Vietnamiens (peu traités par le cinéma US) mais le cœur de l’intrigue s’en trouve considérablement ralenti. Mais soyons lucide, « Good Morning Vietnam « n’est pas tant pas reconnu pour son traitement sur le conflit Vietnamien que pour le tremplin offert à un Robin Williams à la fois déchainé et attendrissant.