Cher Robin Williams,

Le 11 août 2014, tu nous quittais, préférant vivre dans un monde meilleur. Quelle ironie du sort que tu nous quittes sur un film intitulé « The angriest man in Brooklyn », alors que devant la caméra tu semblais toujours si joyeux. Merci de nous avoir fait rire, de nous avoir fait pleurer et surtout de nous avoir toujours fait rêver. Tes rôles, si bien choisis, ont su toucher autant les adultes que les enfants. De « Hook » à « Mrs. Doubfire » en passant par « Jumanji » ou « Le cercle des poètes disparus », chacun de tes films a fait rêver de nombreux spectateurs anonymes qui ne t’oublieront pas.

Repose en paix grand homme.

C’est dans « Good morning Vietnam ! » que Robin Williams a acquis un bon début de notoriété. Il faut dire que l’acteur porte entièrement le film sur ses épaules. Son personnage est un disc-jockey fraîchement débarqué au Vietnam pour animer la radio des forces armées. Sa mission : redonner de l’espoir et du courage aux soldats sur le front en les faisant rire. Adrian Cronauer est un personnage cynique, qui refuse les conventions sans jamais se séparer de son sourire. Un rôle en or pour l’américain, pourtant pas si évident que cela à jouer.

En effet, les dialogues vont à cent à l’heure, et on imagine sans peine la difficulté pour les mémoriser et les réciter avec l’intonation et la vivacité nécessaire au personnage. Toutes ces répliques sont savoureuses et drôles mais aussi parfois piquantes. Les mots remplacent les tanks et les fusils ; ils sont l’arme personnelle du disc-jockey.

De ce fait, « Good morning Vietnam » propose une vision de la guerre du Vietnam différente de ce que l’on voit d’habitude. Ici, on ne se rend compte de ce qui se passe sur le front seulement lorsqu’Adrian dévoile son excellente programmation musicale. Une bande-son subversive loin des standards imposés, qui dynamise les soldats bien plus que la polka du Lt. Steven Hauk, qui, quoiqu’il en dise, n’est absolument pas amusant ! Le film adopte un ton frais, mais qui n’est pas sans éluder les horreurs de la guerre. Le premier moment de violence et d’émotion est d’autant plus marquant du fait de la légèreté de la première moitié de l’œuvre. Le moment où Adrian réalise la dureté de la situation provoque un changement de ton. L’animateur radio se rend enfin compte de la portée de ses mots, place à l’émotion. Une émotion sincère qui ne verse jamais dans le tire-larme gratuit.

« Good morning Vietnam » ne se contente pas de parler bêtement de guerre, puisqu’il expose aussi intelligemment la culture vietnamienne au-delà des affrontements. On nous présente les cours d’anglais suivi par un petit groupe de gens voulant s’instruire, les traditions du peuple, la complexité des rapports entre les américains et les natifs, la nature des liens familiaux là-bas, etc. Tout cela agrémenté des superbes décors naturels et des villes foisonnantes de commerces et de passants. Les vietnamiens ne sont pas spécialement travaillés, mais il reste intéressant de suivre leur évolution dans un pays déchiré par la guerre.

Robin Williams évolue remarquablement dans ce "nouveau monde", entouré de seconds rôles amusants et non dénués d’intérêt. Qu’il soit ami ou ennemi d’Adrian, chacun apporte sa pierre à l’édifice et se retrouve nécessaire à la trame de l’histoire. Forest Whitaker est amusant, le jeune Tung Thanh Tran prometteur et Bruno Kirby excellent à chacune de ses apparitions.

En résumé, « Good morning Vietnam » réussi l’exploit de parler de guerre de façon originale, en évitant les conventions du genre. Il puise sa force dans la qualité d’écriture de ses dialogues et de ses personnages, exquis.

Un rôle majeur dans la carrière de Robin Williams.
mewnaru
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le 30 août 2014

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