Dans ce film d'Ozu de 1932, on retrouve les archétypes qu'il développera lors de sa période dorée, après la Seconde Guerre Mondiale.
- le monde de l'enfance en incompréhension avec les adultes,
- la bienveillance du père qui est longue à s'établir car noyautée par le poids des traditions.
Ozu aborde également un thème que je n'avais pas rencontré jusqu'ici : qu'est-ce qui nous définit comme un être important, ou pas ?


Au-delà de ce sujet très sérieux, comment ne pas craquer devant les bouilles des bambins ?
Il y a d'ailleurs une certaine résonnance avec le film "Bonjour" qui sera réalisé plus tard (1959) :
- dans les attitudes des enfants et le premier rôle qui leur est attribué,
- dans la confrontation avec le père qui aboutit à une grève de la faim.


Evidemment regarder un film muet et en noir et blanc n'est chose pas aisée de nos jours.
Il faut donc se préparer à un rythme et des images désuets.
Il y a pourtant toujours - et déjà - chez Ozu le souci de proposer
- des cadrages qui sont autant de tableaux de peinture,
- des mises en scènes attrayantes et très visuelles, notamment dans les attroupements des enfants.


Bref un film hors d'âge et plaisant.

Raider55
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films japonais et Les meilleurs films de Yasujirō Ozu

Créée

le 13 juin 2021

Critique lue 85 fois

1 j'aime

Raider55

Écrit par

Critique lue 85 fois

1

D'autres avis sur Gosses de Tokyo

Gosses de Tokyo
Docteur_Jivago
9

À quoi bon ?

Ce qui m'a d'abord marqué dans le cinéma d'Ozu, c'est sa façon de mettre en scène, avec autant d'intelligence que de finesse, les liens familiaux, l'ordre établi dans une famille ainsi que les...

le 7 sept. 2017

21 j'aime

4

Gosses de Tokyo
Aramis
8

Les quatre cent coups

Contrairement à Hollywood, où le muet a virtuellement disparu des écrans dès le début des années 30 (à l’exception d’un certain Charlie Chaplin), le cinéma japonais a continué à produire des films...

le 15 août 2018

7 j'aime

Gosses de Tokyo
Moorhuhn
7

Critique de Gosses de Tokyo par Moorhuhn

Je découvre Ozu avec ce film, pas son plus connu ni son plus aimé mais en tout cas la qualité était au rendez-vous, j'ai vraiment apprécié ce film. Visuellement parlant c'est très sobre mais en même...

le 22 mai 2012

7 j'aime

Du même critique

L'Élégance du hérisson
Raider55
5

1 chapitre sur 2

Ils sont des livres dont on se souvient toute sa vie. Mais avec un sentiment de satisfaction modéré, tiède. Celui-ci en fait partie. Et pourtant il était précédé d'une belle réputation - due à de...

le 7 juil. 2021

11 j'aime

10

L'Amant
Raider55
9

Les mots du livre, rien que du livre

Lire l'Amant, c'est d'abord faire abstraction du film. Non pas qu'il soit mauvais, Les rythmes, les ambiances, la magie n'y sont juste pas identiques. Lire Marguerite Duras, c'est parcourir des...

le 27 janv. 2021

9 j'aime

7

L'Âge d'or, tome 2
Raider55
8

Si beau et si frustrant à la fois

Ce tome de l'âge d'or est le 2nd de l'histoire et clôture donc magistralement cette quête de pouvoir médiévale. Son graphisme si particulier en est toujours la particularité. Au risque évidemment de...

le 5 déc. 2020

9 j'aime