Goyokin (ou L'or du Shogun) raconte l'histoire d'un samouraï déchu, magnifiquement interprété par Tatsuya Nakadai, qui va décider de s'opposer à son ancien clan afin de l'empêcher de commettre une nouvelle fois un acte impardonnable : le massacre d'un village de pêcheurs pour cacher le vol d'une cargaison d'or du Shogun.
Réalisé en 1969 par Hideo Gosha, célèbre pour ses films de sabre (ou Chanbara), Goyokin est un film d'une rare force esthétique. Tourné vers l'île de Sado au Nord-Ouest du Japon, le film offre des paysages superbes où se mêlent la neige, les rochers, la mer déchaînée et le feu des incendies. Certains plans en extérieurs sont un véritable travail d'orfèvre.
Les scènes de combat, nombreuses, sont également superbement mises en scène avec une gestion de la caméra magistrale et une vivacité dans les chorégraphies époustouflante. Les costumes sont aussi d'une rare beauté. L'histoire, certes classique, traite efficacement les thèmes de la vengeance, de l'honneur et de la rédemption.
Mon seul regret concerne certains excès dans la mise en scène d'Hideo Gosha comme la scène initiale (durant laquelle une femme découvre un village abandonné habité par des corbeaux) ou le combat final qui est pollué par un spectacle de comédiens masqués. Ces excès, surlignés également par une musique un peu trop démonstrative, ont tendance à gâcher la pureté de certaines scènes. Mais malgré ces légers défauts, Goyokin demeure une oeuvre majeure.