8 ans après son dernier film, Chappie Neill Blomkamp revient à la réalisation en adaptant une des licences les plus connues du jeu vidéo Gran Turismo. Le scénario s’inspire d’une histoire vraie, celle de Jann Mardenborough, joueur du jeu en question devenu pilote de course grâce à une compétition organisée par Nissan : la GT Academy.
L’histoire est plutôt fidèle à la réalité, il n’y a pas de grand changement avec le scénario.
Il est plutôt transparent quant aux dangers de la course, ce qui est un bon point.
Les acteurs jouent tous bien et sont tous à peu près crédibles dans leur rôles.
Mention spéciale à Archie Madekwe (Jann Mardenborough) et Djimon Hounsou (Steve Mardenborough) qui nous offrent un duo père/ fils qui peut être émouvant, c'est la chose la mieux écrite du récit.
Même si les acteurs jouent plutôt bien, il y a beaucoup de faiblesse dans l’écriture de la plupart des personnages secondaires qui sont trop peu exploités. Je pense à la copine du héros, Audrey (Maeve Courtier-Lilley) qui ne sert strictement à rien dans l’intrigue. David Harbour ( Jack Slater) joue bien mais il est trop sous exploité, il ne rencontre pas d’obstacle dans l’intrigue. Pour moi un des gros gâchis du film c’est Orlando Bloom (Danny Moore) qui joue le rôle du directeur de marketing de Nissan. On ne sait pas quel rapport il entretient avec le jeu ou ce qui l’a poussé à créer la compétition dans le fond. Il n’y a aucune profondeur, alors qu’il aurait pu apporter un point de vue administratif très intéressant.
Le plus gros gâchis, pour moi, vient de la mise en scène. Là où James Mangold avait réussi dans Le man 66 à nous faire ressentir une sensation de vitesse, Blomkamp se prend les pieds dans le tapis. Malgré le fait que le réalisateur ait choisi d'exploiter de nouvelles technologies comme des drones ou des nouvelles caméras pour rendre l’action plus nerveuse, l’action se retrouve très peu lisible ce qui amoindrit le sentiment de vitesse. Or une des promesses du long métrage, c’était justement de nous illustrer les effets de vitesse à travers une vraie voiture en comparaison avec les jeux vidéo mais ce parti pris est abandonné dès les 20 premières minutes du film. Quand le personnage doit s’adapter à une voiture plus puissante, on ne voit jamais le temps d'adaptation, sur le corps par exemple, ce qui enlève un des partis pris fort du film.
Non seulement le film n’est pas capable d'assumer ces divers partis pris mais c’est aussi à se demander si le réalisateur comprend ce qu’il adapte. Au début du film, il y a une scène de course poursuite avec la police. Le réalisateur reprend donc des effets de style que l’on peut voir dans Gran Turismo, sauf que c’est hors sujet car le jeu se déroule que sur piste. La fin de cette scène étant animée par un tableau des scores qui n’a rien à voir avec la licence dont le film est adapté, et aucune licence de jeux vidéo en plus d’être vraiment cliché. On peut même se demander si Blomkamp, aussi geek qu’il soit, comprend le matériel dont est issu ce projet. Il ne suffit pas de reprendre certains tics de langage de ce jeu pour en comprendre l’essence.
C’est un échec surprenant de la part de Blomkamp. Il a voulu révolutionner le film de voiture et au lieu de cela, ce n’ai que peu lisible ce qui est une antithèse. Généralement quand on filme avec des drones on peut, entre autres, rendre l’action plus lisible. C’est tellement surprenant qu’on peut se demander s' il n’y a pas eu de conflits entre Blomkamp et Sony qui produit le film.