Le cinéma vibrant de Rebecca Zlotowski
Pres d'une centrale nucléaire dans laquelle Gary vient d'être engagé, il vit dans un camping de gitans avec son chef d'équipe où il rencontre Karole.
Rebecca Zlotowski revient avec Léa Seydoux, qu'elle a déjà dirigé dans le très bon Belle Epine.
Cette fois accompagné par celui que je considère comme le meilleur acteur français de sa génération, autant par son jeu que ses choix de carrière, Tahar Rahim.
Le couple est en plus entouré par d'excellents acteurs tel que Olivier Gourmet ou Denis Ménochet.
Si le casting est excellent, il faut donner un énorme crédit a l'écriture des personnages, car chacun d'eux est complexe et juste.
Les préjugés et la simplification des classes ont la vie dure dans le cinéma de Rebecca Zlotowski. Car jamais aucun personnage introduit ici, ne ressemble a une caricature. Tous tentent de se frayer un chemin dans un environnement difficile qui les rend dur au mal et en même temps terriblement sensibles a l'émotion. On prend donc un vrai plaisir a voir évoluer ces gens.
Le film m'a fait penser à une pièce de théâtre, voir même parfois un ballet, car la mécanique des corps et la bande son, sont tres souvent plus importants que les mots.
La bande son, plus que musique, car c'est réellement un jeu de sons, est absolument magistrale et rarement j'ai eu l'impression qu'un film utilisait aussi bien l'association du son a l'image, d'où cette impression de ballet dramatique.
Le décor rend la confusion des sentiments encore plus forte.
Est ce la radioactivité qui fait palpiter ces cœurs aussi soudainement ou à l'inverse la fulgurance des émotions amoureuses qui fait perdre la raison au point de se mettre en danger ?
Grand central est un superbe film, et fait partie de la catégorie de que j'affectionne. Celle des œuvres qui ne reposent pas uniquement sur une histoire, mais utilise toutes les mécaniques d'un art complet et devient donc plus que des images, du texte ou de la musique;
il devient le Cinéma.