Nico en pleine période DTV, ici vaguement en roue libre tout en essayant de la jouer vaguement sobre, cela donnait des résultats parfois épiques et pas forcément désagréables à regarder, tout en restant très lucide sur la qualité réelle des titres en question. « Grand Isle » en fait indéniablement partie. Passons encore l'aspect esthétique comme souvent très lisse de ces productions, même si celle-ci est peut-être un cran au-dessus, notamment concernant la photographie.
Il y a une petite ambiance, la logique narrative se tient à peu près, mais on sent bien que cela risque de déraper : c'est le cas. Situations improbables, léger érotisme
(dont un bouton de jean enlevé à la force du talon de la dame : génial),
crédibilité à terre, réactions parfois irréelles des personnages... C'est assez rigolo à suivre et pas si mal mené, offrant, mine de rien, un petit suspense quant au secret que cache manifestement le « couple diabolique », dont la résolution ne donne guère satisfaction.
Mais le plus fou reste quand même ce final n'ayant plus grand-chose à voir avec l'intrigue initiale, où Nicolas Cage, tout en organisant une sorte de
« prise d'otage suicide »,
nous envoie un discours (qu'il avait précédemment amorcé dans le récit, pour être tout à fait honnête) sur l'indifférence dont ont
souffert les vétérans du Viêt Nam à leur retour du pays :
ce n'est pas forcément faux, mais était-ce vraiment l'endroit et le moment ? Bref, s'il me laissera quelques souvenirs (pas forcément voulus!), « Grand Isle » rejoint la longue liste des « Nico DTV » vaguement regardables, mais fait sans grand talent ni conviction
(à part pour ouvrir des jeans au talon, ce qui n'est pas négligeable!).