J’ai eu l’occasion de voir « Grave » lors du Paris International Festival du Film Fantastique (PIFFF) de fin 2016.
Il faut reconnaître à travers ce film une originalité du thème à part entière. Autour de cette originalité, s’entrechoque continuellement des paradoxes repoussants ainsi les limites du fantastique jusqu’à son paroxysme.
Les paradoxes sont nombreux :
- Une jeune adolescente de 16 ans studieuse immergée dans le monde violent et impitoyable du bizutage de première année d’école de vétérinaire.
- Une jeune adolescente (qui n’a pas encore explorée sa sexualité) confrontée au monde sexué des adultes.
- Une culture végétarienne dans un endroit où l’animal (la chair animal) constitue l’outil de travail, d’apprentissage et même de bizutage.
Ce dernier point n’est pas anodin. Oui fini le cocon familiale avec papa et maman (eux-mêmes vétérinaires) chez qui depuis toujours on s’est soigneusement préservé d’ingurgiter toutes substances animales. Mais pour s’intégrer à l’école (comme papa et maman l’on fait des années auparavant mais se sont bien gardés de le dire), il faut s’immerger et se soumettre corps et âme : être baignée de sang et ingurgiter la chair. A cet instant le corps se rebelle, « mue », la transformation est en cours et sera sans retour…
(Mal)heureusement la grande sœur de la protagoniste est déjà passée par là, l’apprentissage de l’instinct de survie peut commencer. Sa petite sœur n’a jamais autant obéit au doigt et à l’œil (et en faites surtout au doigt…).
Une bonne prestation du casting, un style et une ambiance unique où survivre rime avec une s’assiettée d’hémoglobine.
Âmes sensibles s’abstenir, « Grave » est un film qui va loin, très loin à tel point, que certaines scènes du film suscitent un mélange de stupeur et de rires nerveux au regard de l’extrême des situations atteintes. Par moment, les choses s’aggravent…