Sweet home
Il en faut parfois bien peu pour faire basculer un film d'un genre à un autre, quelques silences, une introduction un peu plus longue, un personnage au caractère un peu moins abrupt qu'à l'accoutumée...
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le 29 mai 2024
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Pour son premier long-métrage, la réalisatrice (mégenrée sur ce site) Lee Sol-hui propose un drame social-thriller d'une noirceur à laquelle le cinéma coréen semblait comme avoir renoncé depuis quelques années et ses derniers feux auteurisants, incarnés par notamment l'excellent Burning de Lee Chang-dong (2018).
La première moitié de Greenhouse ("serre de jardin" en français) fait fi de toute velléité dramatisante et nous offre une plongée réaliste dans le quotidien d'un couple de seniors en perte d'autonomie. L'héroïne est une aide à domicile pas très stable mentalement (elle s'automutile en se frappant) qui se joint fréquemment à des réunions ouvertes aux personnes troublées, style AA. Son fils semble sortir d'une situation complexe liée à l'ex-mari de la protagoniste, dont on ne sait pas grand-chose. Là réside sans doute le premier point fort du film, à savoir sa capacité à ne pas trop en dire et à ainsi laisser une marge d'interprétation considérable sur plusieurs éléments clés de la psychologie de l'héroïne.
Personnage gris, elle n'en demeure pas moins attachante du fait de l'extraordinaire performance de l'actrice qui l'incarne, la vétérane Kim Seo-hyung, aussi à l'aise en claquettes qu'en talons hauts (cf. Sky Castle...). Lee Sol-hui n'exagère rien, ne fait pas dans le tape-à-l'œil qui mettrait mal à l'aise le spectateur compte tenu de la gravité du contexte. Le scénario, millimétré, est ainsi déroulé avec maîtrise et patience, sans tirer en longueur.
L'élément perturbateur du métrage, quelque peu prévisible, déclenche (ou plutôt libère) de façon intéressante tout un pan nouveau de l'histoire et la fait plonger dans le thriller coréen pur jus, mais jamais excessif dans sa façon de se dérouler. Froides, méthodiques et implacables les 10 dernières minutes de Greenhouse achèvent enfin de convaincre le spectateur médusé que Lee Sol-hui en a bien dans le ventre ! A surveiller !
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Créée
le 14 juin 2024
Critique lue 81 fois
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