Sweet home
Il en faut parfois bien peu pour faire basculer un film d'un genre à un autre, quelques silences, une introduction un peu plus longue, un personnage au caractère un peu moins abrupt qu'à l'accoutumée...
Par
le 29 mai 2024
10 j'aime
1
Si l’on en croit l’argument publicitaire inscrit sur le Blu-ray édité par Hanabi, Greenhouse serait le digne descendant de Burning et Parasite. A la découverte du premier long métrage de Lee Sol-hui, dont le sujet lui a été inspiré par l’observation du lien entre sa mère et sa grand-mère grabataire, le parallèle avec ces deux classiques contemporains du cinéma sud-coréen est justifié ; un arrière plan social et un goût pour l’ironie du sort inscrivent effectivement Greenhouse dans la tradition de ces films traitant des inégalités sociales avec un zeste d’humour noir et de fatalité. Ici, c’est une aide à domicile qui va voir ses efforts pour reprendre une vie normal avec son fils, alors incarcéré dans une maison de redressement, être balayés suite à un regrettable accident domestique. Si la précarité dans laquelle ce personnage semble vivre est à modérer (dans la région dont est originaire la réalisatrice, résider dans une serre n’est pas nécessairement un signe de pauvreté), sa misère affective ne souffre en revanche d’aucune ambiguïté : elle se gifle régulièrement et participe à un groupe de parole formé de personnes en détresse. Lee Sol-hui porte ainsi son regard sur l’état de vulnérabilité physique et psychique de ses personnages et ses conséquences tragiques sur leurs existences. Car si chaque détail astucieusement semé dans le premier tiers du film se révèle être autant de pièce de cet implacable piège se refermant lentement sur cette femme et ce couple âgé qu’elle assiste dans ses tâches quotidiennes, c’est finalement leur absence de confiance en eux-mêmes qui est le moteur de leurs chutes. C’est d’ailleurs la force et la faiblesse de Greenhouse : un scénario rigoureusement bien écrit dont on en distingue malheureusement trop facilement les coutures, aidé par un rythme monotone laissant toute latitude pour les relever. Difficile alors de se laisser surprendre par ce premier long métrage néanmoins encourageant pour l’avenir de sa jeune réalisatrice.
Créée
le 16 janv. 2025
Critique lue 11 fois
D'autres avis sur Greenhouse
Il en faut parfois bien peu pour faire basculer un film d'un genre à un autre, quelques silences, une introduction un peu plus longue, un personnage au caractère un peu moins abrupt qu'à l'accoutumée...
Par
le 29 mai 2024
10 j'aime
1
Pas de doute, dans le domaine du thriller qui fut jadis la chasse gardée du cinéma américain, les Coréens sont devenus des maîtres et battent à plate-couture leurs concurrents yankees ! On en a...
le 9 nov. 2023
10 j'aime
1
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice (mégenrée sur ce site) Lee Sol-hui propose un drame social-thriller d'une noirceur à laquelle le cinéma coréen semblait comme avoir renoncé depuis...
Par
le 14 juin 2024
2 j'aime
Du même critique
IRRÉDUCTIBLE fait office de bouffée d’oxygène au sein de la comédie française. Pas de personnages débiles. Pas de gag tarte à la crème. Pas de romance sirupeuse. Aucune sensation d’être pris en otage...
Par
le 6 févr. 2022
22 j'aime
2
Bien que vendu comme un succédané de John Wick auquel il paie par ailleurs son tribut au détours de quelques scènes, Monkey Man n'est pas une production qui joue la carte de la facilité, Dev Patel en...
Par
le 23 avr. 2024
21 j'aime
En bon anti-héros méta, Deadpool se devait d'être l’empêcheur de produire en rond de l’usine à super-héros : mettre en évidence les rouages du système et s’en moquer, avant d’en briser les codes dans...
Par
le 25 juil. 2024
18 j'aime
1