Une comète s'approche de la Terre.Tout le monde est content,chouette enfin un spectacle gratuit,les astronomes en culottes courtes sont tout émoustillés!En principe le bazar doit se dégueniller dès son entrée dans l'atmosphère mais la comète est espiègle et change d'avis.Finalement elle se désagrège mais les nombreux morceaux poursuivent leur course folle jusqu'à notre vieux plancher des vaches et provoquent des impacts dévastateurs de nature à détruire la planète sans même attendre que ce satané réchauffement climatique ait fait son oeuvre.Du coup les gogols ne rigolent plus du tout et c'est le sauve qui peut général,avec scènes de panique incorporées.Nous suivons la famille Garrity,de parfaits américains abrutis middle-class qui essaient d'échapper à la fin du Monde.Papa John,ingénieur dans le bâtiment,est en délicatesse avec maman Allison car le bougre a mis une cartouche à une drôlesse et sa régulière l'a su.Ils ont un gamin con comme une bite nommé Nathan,qu'ils couvent soigneusement d'autant qu'en plus d'être idiot il est diabétique."La guerre des mondes",version bis.Le réalisateur Ric Roman Waugh,aux commandes l'année précédente de "La chute du président",récidive dans le grand spectacle et tente piteusement de copier le hit de Spielberg.Pas d'aliens au programme cette fois mais une vilaine comète avec une grosse queue,c'est un peu plus vraisemblable.Ce n'est pas que Waugh soit mauvais mais évidemment ce n'est pas Spielberg,et puis il n'a pas eu les mêmes moyens.Quant à Gerard Butler,vedette et coproducteur du show,ce n'est pas non plus Tom Cruise et il semble glisser sur la pente dangereuse de la liamneesonisation en se spécialisant dans des rôles stéréotypés de brutasses héroïques.Techniquement ça tient à peu près le choc,c'est plutôt bien filmé et les effets spéciaux sont assez impressionnants avec ces bombardements de fragments d'astéroïdes semblables à des tirs de missiles atomiques.Question scénario c'est déjà moins concluant.Le bon côté est le constat sans illusion concernant les réactions humaines en cas de catastrophe majeure.Si certains gardent leur calme et que d'autres font même preuve d'héroïsme,la plupart se comportent comme de vrais gougnafiers.Fuites sans but précis,pillages,violences diverses,l'instinct primaire dans toute sa splendeur.C'est marrant cette manie de ne pas vouloir mourir,franchement ils n'ont rien d'autre à foutre?Tout ça pour aller s'enterrer dans un blockhaus au Groenland pendant des mois et en sortir pour trouver un monde dévasté.Entre ça et décéder direct le choix devrait pourtant vite être fait,mais bon c'est ce qu'on appelle l'instinct de conservation.Le foutoir déclenché nous vaut cependant de bizarres moments de poésie et de dignité au milieu du chaos.Ce sont ces croyants qui prient dans les rues,ces gens qui montent faire la dernière fête sur un toit en photographiant l'Armaguedon avec leurs portables ou le père d'Allison qui préfère attendre tranquillement dans sa propriété campagnarde que tout soit balayé.Pour le reste les péripéties sont d'une imbécilité très conséquente.Les scientifiques et le gouvernement ont vu venir de loin la comète mais pas ses effets,ce qui ne les empêche pas d'avoir eu le temps d'organiser une sélection de gens qui auront le droit de survivre,c'est comme dans "Deep Impact" en fait.On ne sait pas exactement sur quels critères les heureux élus sont choisis,apparemment ce n'est pas un tirage au sort mais plutôt selon leur utilité dans "le Monde d'après".On comprend mieux pourquoi ce sacré John a décroché la timbale,il va y avoir de la reconstruction en perspective,et quand le bâtiment va tout va.Mais la façon d'avertir les bénéficiaires du ticket groenlandais est si discrète que tout le monde est vite au courant,et ceux qui n'y ont pas droit éprouvent une sorte de jalousie déplacée.Ben oui mon gars,t'avais qu'à écouter ton conseiller d'orientation et choisir la bonne filière,ça t'aurait évité de finir flambé comme un travers de porc sur un barbecue.Allez savoir pourquoi,les recalés refusent d'admettre leur élimination,ce qui entraîne une course parfois musclée aux bracelets d'immunité.Les Garrity vont ainsi subir moult aventures désagréables.Virés de l'avion parce que ce foutu gamin est diabétique et qu'on ne prend pas les malades,séparés en pleine émeute,agressés par des salopards qui en veulent à leurs bracelets,ils vaincront tous les obstacles,se retrouveront de manière miraculeuse,échapperont aux explosions de manière miraculeuse,attraperont un zinc de manière miraculeuse et atteindront "le dernier refuge" de manière miraculeuse,dans un maelstrom de péripéties stupides et de pathos larmoyant.Butler a connu des jours meilleurs et sa performance crispée n'est guère convaincante,alors que Morena Baccarin n'est pas plus inspirée en épouse trompée mais bien sûr toujours amoureuse.Le môme Roger Dale Floyd est très pénible et on a grandement envie de lui plonger la gueule dans un tonneau de miel afin d'optimiser son diabète.Seul le vieux Scott Glenn émerge du marasme en sage résigné à son sort.