J'avais quelques appréhensions avant de revoir pour la première fois depuis presque vingt ans ce qui reste une des perles les plus représentatives des 80's américaines au cinéma... Le souvenir d'un héros fadasse et d'une photographie médiocre laissait présager du pire, mais ces inquiétudes se sont révélées sans fondement...
Parce que, ce qui est fascinant avec Gremlins, c'est que cette vison très datée d'une caricature de petite ville à la Capra version années Reagan puisse garder toute sa saveur, voire se bonifier avec le temps...
Conte de Noël gentiment macabre, le film commence de façon charmante avec une ambiance de faux film noir, et se poursuit avec une réussite constante dans la description de la petite ville, de la famille du héros, de son travail, de la vieille radine, de sa future petite amie...
Tous les moments avec Gizmo sont plutôt charmants, et on regrette presque l'arrivée des petits monstres parce que ça veut dire que l'histoire est finie et que le jeu de massacre va commencer. Heureusement, ce massacre en règle est souvent jubilatoire, gentiment gratuit, parfois hilarant et foncièrement sympathique...
Phoebe Cates, filleule de John Crawford et fille à papa s'en sort très bien en mignonne de service, Hoyt Axton est une merveille d'inventeur catastrophe à l'optimisme inébranlable, et je pardonne même à Zach Galligan d'être une grosse moulasse.
Les effets en animatronique sont plutôt chouettes comme tout et sentent bon la créature tactile, à milles lieux des effets numériques dégueus d'aujourd'hui...
Joe Dante a l'air de trouver enfin le dosage parfait entre ses amours d'enfance, une critique au vitriol de la société de consommation et un bon divertissement familial... Il connaitra avec ça un succès assez faramineux, plutôt unique dans sa carrière d'ailleurs...
Après ça reste aussi un film débile avec des boules de poils qui attaquent des gens, je vous rassure, mais au moins, celui-ci est une franche réussite...