Une belle adaptation qui aurait gagné à être plus épique et passionnante.

Au début du XIXème siècle, Napoléon 1er menace la Russie. La guerre éclate et par la même occasion, l’innocence de la jeune Natasha…

Il s’agit de la seconde adaptation cinématographique de l’oeuvre de Léon Tolstoï (après celle de Yakov Protazanov en 1915). Si comme moi, vous la découvrez après avoir vu la flamboyante et démesurée adaptation soviétique de Sergueï Bondartchouk (1966), il vous sera assez difficile de rester impartial et de faire une totale abstraction de cette grandiose version (d’une durée de 7h).

Mais cela n’enlève en rien toute la beauté qui se dégage de cette version américaine signée King Vidor, où l’on y retrouve une magnifique distribution avec dans les rôles principaux Henry Fonda, Audrey Hepburn & Mel Ferrer (ces derniers étaient encore en couple au moment du tournage). Cette adaptation se concentre essentiellement (si ce n’est, uniquement) sur les rapports humains, contrairement à l’oeuvre de Sergueï Bondartchouk qui, pour impressionner (voir rabaisser l’adaptation américaine), s’était donné beaucoup de mal pour retranscrire avec beaucoup de vigueur et de virtuosité les scènes de batailles.

La confrontation entre les soviétiques et Napoléon nous ne l’a verrons que très peu finalement, on comprend assez vite que ce n’est pas le coeur du sujet et ça n’est pas ce qu’à voulu privilégier King Vidor, en se concentrant davantage sur les relations humaines. Guerre et Paix (1956) est une oeuvre chorale qui fleur bon le Technicolor et à tendance à abuser des décors en carton-pâte (rares sont les séquences pleinement tournées en extérieur, beaucoup de plans resserrés en intérieur).

Adapter plus de 1500 pages en un si court laps de temps (3h30), il était évident que King Vidor serait contraint de faire abstraction de nombre d’éléments et s’éloigner de l’oeuvre littéraire d’origine. Oubliez le souffle épique auquel on devrait s’attendre avec ce genre d’oeuvre, il n’y en a pas. Cela enlève au film toute possibilité d’être aussi marquant et grandiose que ne l’était l’adaptation suivante, dommage.

(critique rédigée en 2010, réactualisée en 2024)

http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Audrey Hepburn et Les meilleurs films de plus de trois heures

Créée

le 2 mars 2024

Critique lue 23 fois

1 j'aime

RENGER

Écrit par

Critique lue 23 fois

1

D'autres avis sur Guerre et Paix

Guerre et Paix
Xernay
7

De Tolstoï à Hollywood ou l’histoire russe fantasmée.

Guerre et paix est une superproduction hollywoodienne signée King Vidor alimentée par un budget de 6 millions de dollars, soit deux fois plus qu’Autant en emporte le vent. Un investissement qui se...

le 30 mars 2021

6 j'aime

Guerre et Paix
iori
7

Audrey et le roi Vidor

JO de Sochi obligent, me voici plongée dans des films qui causent du plat pays des poupées russes et de la vodka. Guerre et paix c’est un peu l’aimant et le répulsif réunis en une seule...

Par

le 13 févr. 2014

4 j'aime

Guerre et Paix
JeanG55
7

Guerre et Paix version 1956

Adapter Guerre et Paix au cinéma sans trop trahir le texte et en rendant l'ambiance inimitable des romans de Tolstoï n'est pas une mince affaire. A voir le nombre de scénaristes qui s'y sont collés...

le 22 mars 2020

3 j'aime

2

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 22 juin 2022

37 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

18

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

25