Elu pape contre son gré, un cardinal se remet en question, et préfère fuir plutôt que d'assumer son rôle. "Habemus Papam" se moque gentiment du fonctionnement du Vatican, présentant l'institution comme quelques peu déconnectée des réalités, et étouffée par ses traditions. Mais le vrai sujet du film est plutôt le poids du pouvoir. C'est écrasé par celui-ci que le pape (impeccable Michel Piccoli !) doute de lui-même, repense aux voies qu'il n'a pas pu emprunter, et en vient à demander de l'aide à un psychanalyste (profession qui en prend aussi pour son grade). En résulte une œuvre originale, assez osée mais relativement tendre, malgré un final plutôt noir. On notera que la démission inédite du pape Benoît XVI, deux ans après la sortie du film, confère à celui-ci un caractère quasi prophétique...