Manipulations
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Haewon et les hommes (2013) - 누구의 딸도 아닌 해원 / 90 min
Réalisateur : Hong Sang-soo – 홍상수
Acteurs principaux : Jung Eun-chae – 정은채 ; Lee Sun-kyun – 이선균.
Mots-clefs : Corée ; Romance.
Le pitch :
Haewon, une jeune et belle étudiante, veut mettre fin à la liaison qu’elle entretient avec son professeur Seongjun. Se sentant déprimée par le départ de sa mère qui part s’installer au Canada, elle le contacte à nouveau. Ce jour-là, ils rencontrent des étudiants dans un restaurant et leur relation est révélée. Haewon est de plus en plus perturbée et Seongjun émet l’idée qu’ils partent ailleurs tous les deux…
Premières impressions :
Haewon et les hommes est le quatrième film de Hong Sang-soo que je regarde* et je commence déjà sérieusement à me lasser. Pour les non-initiés, Hong Sang-soo est un réalisateur coréen qui a tendance à produire des films extrêmement similaires et qui tournent tous autour de la thématique amoureuse et des incompréhensions dans les relations hommes-femmes. Tout comme Woody Allen, Hong Sang-soo se complet à utiliser toujours les mêmes personnages, à commencer par lui-même et par une belle jeune femme qui fera l’objet de l’attention des hommes du films. Comme si ça ne suffisait pas, le réalisateur monomaniaque tourne ses films avec une seule caméra et de ce que je peux en juger, toujours dans le même type de décors, à savoir des ruelles et des petits restaurants de quartier. Bref, l’ambiance est à l’atermoiement, au mélancolique et au délicat. Les amateurs se pâment pour les (légères) « variations » regardant l’œuvre dans sa globalité quand les détracteurs y voient un manque sérieux d’imagination.
Et il faut bien dire qu’ Haewon et les hommes s’inscrit parfaitement dans ce constat tant il utilise le même contexte que Sunhi , son film suivant, lui aussi sorti en 2013. En effet, dans les deux films le personnage principal est une belle étudiante qui vit une romance compliquée avec son professeur de cinéma tandis que d’autres hommes gravitent autour. Partant sensiblement de la même situation, la différence principale entre les deux films réside surtout dans les caractères et les positions des deux jeunes femmes. Dans Sunhi celle-ci est plutôt effacée et le film se concentre sur le regard des hommes à son endroit. Dans Haewon en revanche, l’étudiante a un caractère beaucoup plus affirmé en étant actrice de sa vie amoureuse et le film se concentre d’avantage sur le regard qu’elle pose sur ces relations. C’est elle qui juge les hommes et non l’inverse. Autre jeu de miroir, Sunhi souhaite vivre à l’étranger pour se réaliser tandis qu’Haewon reste en Corée et voit sa mère déménager au Canada dans un arc narratif fabuleusement vide.
Hélas, si j’en viens à remettre ce film dans une perspective plus large, c’est qu’il n’a quand même pas grand-chose à nous mettre sous la dent. L’atmosphère générale du film est agréable, mais c’est à peu près tout. L’histoire est assez banale, les personnages manquent de couleurs, la musique n’a qu’un seul thème agaçant et la réalisation ne se démarque que par l’usage massif de zoom / dézoom, comme si le réalisateur avait découvert la fonction sur sa caméra le matin même. Au moins l’actrice principale s’en sort bien et un caméo de Jane Birkin en début de film prête à sourire. Bref, même si j’aime bien les films d’atmosphères, c’est quand même un peu léger.
Pour conclure, Haewon et les hommes est un petit Hong Sang-Soo que l’on appréciera pour son ambiance mais que l’on aura oublié trois jours plus tard. Bref, un film à recommander aux seuls amateurs du réalisateur. Si vous voulez découvrir ses films, je conseille plutôt de regarder un jour avec, un jour sans qui dispose au moins d’une possibilité de double lecture pour peu que l’on connaisse son titre original Right Now, Wrong Then.
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Créée
le 13 janv. 2017
Critique lue 316 fois
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