À travers deux films formant une sorte de diptyque sur la famille et ses petites horreurs quotidiennes, Rob Zombie, alors esthète à part entière dans le vaste monde du cinéma d'épouvante, s'est attelé à un projet plutôt casse-gueule au premier abord : un remake du fameux et culte "Halloween" de John Carpenter, monstre du genre. Le pari était donc très risqué, mais c'était sans compter le talent indéniable d'un Rob Zombie ayant réussi à poser et imposer sa patte, que ce soit dans l'esthétisme (qui sera à son apogée dans l'excellent "The Lords Of Salem"), dans les scénarios complètement déconnectés mais absolument jouissifs ou encore dans le ce petit côté "taré" qui lui sied à merveille. Bref, les bonnes choses se devaient d'être au rendez-vous.
Le problème est que, sans s'être loupé, Zombie ne tient pas vraiment ses promesses et pour la première fois de sa carrière, s'enferme dans les clichés si ennuyeux du cinéma d'épouvante standard. Bien qu'arrivant à merveille à se détacher du matériau d'origine (on en apprend plus sur son passé) dans la première partie, il ne propose qu'un vulgaire copié-collé, par la suite, sans aucune saveur de l'original sans apporter, à aucun moment, cette touche de folie qui le rendait si attachant. On se retrouve alors, dans la seconde partie, devant un slasher lambda qui vise plus l'action que l'ambiance. C'est d'ailleurs une première dans le cinéma de Zombie, lui qui préfère bien plus travailler l’atmosphère (à travers l'esthétisme) plutôt que l'action qualifiée 100 pour 100 gore. Heureusement, le film évite de tomber dans le slasher stupide et sans âme, le personnage de Michael Myers aidant beaucoup. C'est d'ailleurs lui qui soutient ces deux heures moins le quart, insufflant une certaine énergie communicative et arrivant même à faire peur dans une première partie quasiment fantastique où le jeune Daeg Faerch est très impressionnant de part sa prestance et... sa tête. Le fait d'avoir accentué sur son enfance, sa psychologie ratée permet d'en apprendre un peu plus sur le mythe Myers sans toutefois en dévoiler trop. C'est sûrement la meilleure idée du long-métrage.
"Halloween", bien que souffrant d'une seconde partie finalement lassante (vous l'aurez compris !), reste un spectacle agréable et permet de redorer un Michael Myers violé de toutes parts. Oui oui, j'évoque implicitement l'ignoble "Halloween : Résurrection" où même Busta Rhymes se ridiculise... mais c'est une toute autre histoire.
C'est pourtant dommage que Rob Zombie ne se soit pas plus impliqué dans ce sérieux, sa patte étant presque invisible (et ce ne sont pas les t-shirts Kiss qui vont nous le rappeler).
Et à vrai dire, il passe vraiment bien quand on voit la suite, qui elle... ça se passe de commentaires.