« I'll see you in hell Michael. » LAURIE STRODE

Après le succès de Halloween H20 : 20 Years Later au box-office, les producteurs père et fils Moustapha Akkad et Malek Akkad envisagent de commencer la production d'une suite. Le problème c’est que dans le précédent film, Michael Myers, s’est fait rouler dessus puis il s’est fait décapiter (n’oublions pas que nous ne sommes plus dans la timeline fantastique avec un Michael Myers invincible).

Pour pallier ce problème, la production tente de s’éloigner du concept original du boogeyman pour faire de la saga Halloween une marque sous laquelle on peut raconter des histoires plus diverses, comme ce que John Carpenter et Debra Hill avaient déjà tenté avec Halloween III. Mais très vite le retour de Moustapha Akkad est sans appel, il veut Michael Myers. 

Ce qui nous vaut dès le début du film, une longue scène d’exposition où deux infirmières nous résument les événements de l'opus précédent, en tentant de raccrocher maladroitement les wagons. Michael Myers a écrasé le larynx d’un infirmier (pour qu’il ne parle pas) et il l’a affublé de ses vêtements et de son masque. Voilà comment Laurie Strode a décapité un innocent. Une scène qui m’a fait rire aux éclats grâce aux nombreuses incohérences que cela apporte.

Dans Halloween Resurrection on retrouve Laurie Strode dans un hôpital psychiatrique, attendant le retour de son frère Michael Myers. Jamie Lee Curtis reprend son rôle fétiche pour conclure l’histoire de son personnage et surtout pour conclure ses obligations contractuelles.

Cette introduction dans l’hôpital est la meilleure partie du film. La confrontation familiale est soldée en un quart d'heure, mais a le temps de nous offrir quelques bonnes scènes et une conclusion quant à l’objectif de Michael Myers.

Maintenant que le boogeyman n'a plus d'objectif concret, il n’a plus qu’à disparaître. Sauf qu'il reste encore plus d’une heure de film à compléter alors il va falloir créer une nouvelle histoire. En 2002, qu’est ce qui est à la mode ? La TV réalité !

Plusieurs réalisateurs sont approchés, dont Dwight H. Little (Halloween IV), mais c'est finalement Rick Rosenthal (Halloween II) qui est choisi pour la mise en scène. Son travail dans le deuxième opus de la saga était très correct, mais n’oublions pas que John Carpenter était venu faire des reshoot sur l’ensemble du film et que Rosenthal n’aimait pas le résultat final.

Le concept du TV réalité est plutôt original et en vaut bien un autre, même si il est énormément ancré dans les années 2000. Un réalisateur compétent aurait essayé une mise en scène originale en jouant sur la multiplicité des angles (chaque participant ayant une webcam accrochée au front) et sur la prise de vue suggestive (comme dans Halloween). Il n'en est rien, Rick Rosenthal choisi délibérément de ne pas exploiter la moindre petit idée générée par un scénario astucieux.

Son casting venant tout droit des séries télévisés et des productions des années 2000 correspond parfaitement aux candidats de TV réalité. Personne ne sort du lot, ni même la final girl, sauf… Busta Rhymes qui incarne le producteur bien décidé à lancer son programme révolutionnaire. Un jeu de TV réalité où une poignée de jeunes clichés sur pattes vont aller explorer la maison d’enfance de Michael Myers. De plus Busta Rhymes est bien décidé à déambuler dans la maison avec le déguisement du boogeyman ce qui nous vaudra un affrontement dantesque entre les deux (et oui on nous fait comprendre que Busta Rhymes est un fan, et donc pratiquant, de kung-fu).

Si l’introduction de Halloween Resurrection est plus ou moins réussi et que sa suite pouvait se montrer au moins marrante, tout est foiré par le manque de mise en scène, de musique marquante, ou même de personnage atypique. On est devant une production qui essaye de surfer sur la mode du moment sans rien proposer d’autre.