Au XVIIe siècle, le Japon n'est plus en guerre, le Shogunat dissout les clans et de nombreux samourais deviennent des Ronins (Samourai Errants) . Hanshirô Tsugumo, sans travail parmi tant d'autres, décide de frapper à la porte du puissant clan des Ii. Reçu par Kageyu Saitô, l'intendant du clan, il lui demande la permission d'accomplir le suicide par harakiri dans la résidence. Tentant de l'en dissuader, Saitô commence alors à lui raconter l'histoire de Motome Chijiwa, un ancien rônin qui souhaitait accomplir, lui aussi, le même rituel.
J'ai vu l'original d'"Harakiri" réalisé par Masaki Kobayashi bien après avoir vu le remake de Takashi Miike.
Le film est esthétiquement très réussi avec une superbe photographie, un noir et blanc sublime et des plans d'une symétrie parfaite.
Le scénario est habile dans sa construction et la trame du récit dramatique que Tsugumo mettra 2 heures à raconter est semblable à une toile d'araignée.
Harakiri décrit avec minutie les codes d'honneur de la société des samourais de l'époque. Il montre bien le sadisme des lieutenants du Clan Li pendant l'opération de "suicide assisté" de Chjiwa illustrant bien la cruauté gratuite dont l'homme peut faire preuve envers son prochain.
Au fur et à mesure que le film se déroule en intègrant de nombreux flash backs, le spectateur est partagé entre le désir de voir Tsugumo "abattre ses cartes" en réalisant sa vengeance et ému du destin tragique qui a frappé sa famille.
Les amateurs de culture japonaise devraient trouver leur compte dans ce "Chanbara" tragique même si le coté narratif du film et son format de plus de 2 heures pourraient indisposer certains spectateurs.
Le film est ponctué par une superbe BO de Toru Takemitsu.
Le remake en couleur de Takeshi Miike, s'il est techniquement réussi, n'apporte rien.
Dans les rôles principaux, excellentes compositions de Tatsuya Nakadai (Tsegumo) et de Akira Ishihama (Chijawa).
Ma note: 9/10