Harakiri est un film japonais étonnant, bénéficiant d’une esthétique sublime, et d’une aura particulière. En plus d’être instructif, de par la reconstitution d'une époque, de par son cadre spatial et temporel, ainsi que sa fidélité des traditions samouraï, avec en particulier l’épouvantable hara-kiri, qui m’aura donné des sueurs froides, le film bénéficie de dialogues maitrisés, empreints d’une poésie étonnante.
Un samouraï déchu (dit rônin) se présente au château du clan li pour réclamer le hara-kiri, c’est-à-dire pour être assisté dans son suicide, comme le veut la tradition. Avant de s’ouvrir le ventre, l’homme raconte son histoire.
J’avoue que l’histoire est étonnante et un peu déstabilisante au départ. Il faut dire que le sort de ce pauvre Chijiwa m’a littéralement soulevé le cœur, si bien que je me suis demandé si le film n’était pas trop gore pour moi. Bien entendu, il s’agit d’une œuvre dramatique, sombre et violente, pas de quoi passer une soirée euphorique en somme. Et je dois avouer que ce genre de film n’est pas ma tasse de thé d’ordinaire. Je déteste ressortir d’un film triste et démoralisé. Mais le message profond de l’œuvre le vaut bien, et cette critique virulente de la classe des samurais est vraiment très pertinente, avec cette question soulevée : où se situe la limite entre le véritable honneur et la bêtise ?
Pourtant, aussi culte et réussi soit-il, le film n'est pas irréprochable pour autant. Pour ma part, j'ai trouvé qu'il manquait un peu de punch et de variété, et j’ai tout de même regretté son absence d’action, ou du moins, qu’elle soit concentrée dans les dernières minutes, avec cette désagréable impression que l’œuvre est dépassée par son format qui s’éternise. Toutefois, je relève aussi que le rythme, même s’il peut paraitre monotone, est parfaitement maitrisé, et je ne me suis jamais ennuyé.
Un petit mot sur les acteurs, qui sont, je dois le dire, exceptionnellement bons et justes. Ils ne sont pas dans l’exagération ni dans les grimaces (l’aspect que je déteste le plus dans le cinéma nippon). Leurs performances sont franchement honorables, dignes de la puissance de ce chef d’œuvre.
J’ai adoré, même si j’ai failli vomir lors d'une scène du début.