Après le désastre, notamment économique, de "The Wicker Man", Neil LaBute revient plus inspiré et (un peu) plus subtil. Le speech a de quoi intriguer et attirer, la question du racisme anti-blanc n'étant pas traité si souvent. On apprécie d'autant plus la volonté du réalisateur de poser les choses calmement, sans excès, laissant ainsi monter crescendo la tension. De plus, bien que légèrement manichéen, le film arrive néanmoins à poser de bonnes questions, notamment dans la relation du couple Patrick Wilson - Kerry Washington. On sent bien cette impression de blocage permanent quant à leur relation avec ce voisin oppressant : ce qui aurait pu devenir un thriller balourd et fatigant reste ainsi intéressant dans son déroulement comme dans l'évolution des personnages. Hélas, si le refus intelligent de spectaculaire est un des points forts, il est aussi une de ses faiblesses : l'ensemble manque un peu de rythme, la tension ayant tendance à baisser, d'autant que certains moments ne paraissent pas essentielles. Reste que l'évolution des relations entre les trois protagonistes principaux permet de pouvoir regarder les caractères évoluer de façon intéressante et sans linéarité, ce qui est toujours positif. Enfin, si l'interprétation de Kerry Washington est un peu fade, celles de Samuel L. Jackson et de Patrick Wilson sont excellente. Bref, sans atteindre des sommets, "Harcelés" reste suffisamment intelligent dans sa démarche et correcte dans sa forme pour que l'on s'y attarde une fois : honnête.