Dumbledore a dit à Harry, qui se perdait dans la contemplation du miroir de Rised, que ça ne fait pas grand bien de s’installer dans les rêves en oubliant de vivre, et c’est sans doute ce que j’ai fait avec ce film, qui est certainement celui que j’ai vu le plus de fois dans ma vie (je ne pourrais même pas les compter). Pas étonnant, car le livre lui-même est celui que j’ai lu le plus de fois dans ma vie également. Vous l’avez compris, je ne suis pas très originale, je suis fan d’Harry Potter, comme ces millions d’enfants dans les années 90. J'ai adoré me perdre dans le monde des sorciers et imaginer que moi aussi un jour je recevrais une lettre de Poudlard.
Pour parler du film, « Harry Potter et la pierre philosophale » si l’on veut faire preuve de cohérence (et non pas, « Harry Potter à l’école des sorciers », comme on nous l'a imposé en France), est réalisé par Chris Columbus, à qui l’on doit plusieurs succès : La nuit au musée, Percy Jackson le voleur de foudre, Les 4 Fantastiques, La course au jouet, Madame Doubtfire, Maman, j’ai raté l’avion, Les Goonies, Gremlins, et j’en passe…
Il y a deux anecdotes qu’il faut savoir sur ce film culte. Premièrement, Steven Spielberg désirait le réalisait, mais comme Rowling n’a pas accepté son choix de premier rôle, à savoir Haley Joel Osment (Sixième Sens, AI intelligence artificielle) dans le rôle de Harry Potter, le réalisateur se retire du projet, et c’est tant mieux. Merci, Rowling, car seul Spielberg devait penser que son acteur était le bon. Deuxièmement, les scènes mettant en scène Peeves, l’esprit frappeur, ont bel et bien était tourné, mais coupé au montage (malheureusement), ce qui a sonné le glas pour le personnage, qui n’apparaitra jamais dans aucun des 8 films.
En ce qui concerne l’histoire, elle est très respectueuse de l’œuvre originale à quelques détails près, des détails pour certaines des maladresses pour d’autres, des omissions ou des transformations qui fera grincer les dents des puristes et qui embêtera les passionnés plus modérés (tel que moi). Je vais les énumérer dans l’ordre :
Il y a d’abord le passage où les Dursley s’isolent au milieu d’une ile sur la manche pour échapper aux lettres de Poudlard. Dans le montage final, la transition est si abrupte que l’on pourrait croire que la cabane appartient à la famille (ce qui n’a évidemment aucun sens), tandis que dans le livre, Rowling décrit la manière dont l’oncle Vernom cherche un endroit isolé, il s’adresse à un pécheur qui lui apprend l’existence de cette ile et lui loue un bateau. Cette scène aurait eu l’avantage d’exister dans le film, elle aurait pu être introduite en moins d’une minute, et aurait donné un peu plus de cohérence à ce passage qui dénote grandement en terme de réalisme.
Un chapitre tout entier a disparu dans l’adaptation, vous voyez peut-être de quoi je parle: l’aventure consacrée à Norbert le dragon de Hagrid. Dans le roman, Harry et Ron (si mon souvenir est bon, Hermione ne fait pas partie de l’expédition) grimpent au sommet de la plus haute tour de Poudlard (le pigeonnier sans doute) dans le plus grand secret, pour confier à Charlie Weasley (que Ron aura prévenus au préalable) le dragon, et ainsi tirer Hagrid d’une très mauvaise posture, car son dragon grandissait et faisait des dégâts, et surtout parce qu’il lui était interdit d’en posséder. Pour justifier l’absence du dragon dans la suite des événements, le film se contente d’une conversation entre Hagrid et Argus, inventé pour l’occasion, dans laquelle le géant explique qu’il a confié le Dragon à la Roumanie (si mon souvenir est bon). Pourquoi pas... après tout, je ne vois pas pourquoi Harry devrait être impliqué dans tous les événements.
Un changement et pas des moindres (sans doute celui qui m’embête le plus) concerne Neville Londubat. Ne vous y trompez pas, la bande d’Harry ne compte pas seulement trois camarades, mais quatre si l’on se réfère au livre. En effet, Neville est le quatrième de la bande et il est impliqué dans de nombreux événements de l’histoire, par exemple lorsque les enfants se retrouvent nez à nez avec le chien à trois têtes. Neville accompagne aussi ses camarades dans les salles des épreuves, lorsqu’ils recherchent la pierre philosophale, initialement c’est lui qui vient à bout du Filet du Diable, la plante géante sous la trappe (et non Hermione). C’est une vilaine habitude qui s’installera tout le long de la saga cinématographique, en réduisant Neville à un personnage secondaire alors qu’il est bien plus présent dans l’œuvre littéraire.
Comme le personnage a été supprimé, toutes les scènes impliquant Peeves ont disparu également, et c’est vraiment regrettable tant ce personnage a un fort potentiel.
Enfin, une épreuve finale dans la quête de la pierre philosophale a aussi disparu. Une épreuve avec des potions que résout Hermione initialement. Mais on ne pourrait en faire le reproche au film, tant la scène parait inintéressante à transposer, en effet il s’agit d’une énigme intellectuelle, pas de quoi nous en mettre plein la vue.
Voilà pour les changements dont je me souviens. Cela n'enlève rien à la qualité du film (qui ne peut malheureusement pas contenter tout le monde).
En ce qui concerne les acteurs, les enfants, d’abord, sont impressionnants. Ils jouent bien, sans faire des miracles. Ils ne paraissent pas ridicules comme c’est souvent le cas avec les jeunes acteurs. On pourrait leur reprocher d’avoir des conversations trop adultes, qui dénotent parfois avec leur âge, mais cela peut se justifier par la présence d’Hermione, qui est une vraie tête. Richard Harris est un Albus Dumbledore très convaincant, Robbie Coltrane (Hagrid) est tout à fait comme je me l’imaginais. Maggie Smith (McGonagall) est mon coup de cœur, je l’adore. La famille Dursley est vraiment trop caricaturale, mais qu’importe, leur méchanceté est frustrante et leur bêtise amusante, et c’est ce qui compte. Enfin que dire d’Alan Rickman (Severus Rogue) qui entre à la perfection dans son rôle ? Il est tout simplement exceptionnel. C’est la meilleure trouvaille du casting.
John Williams, qui en a déjà sous le pied, nous prouve une fois de plus son immense talent avec une bande originale mémorable. Son thème principal sera réutilisé dans tous les films de la saga.
La technique et les effets spéciaux sont soignés, même s’ils ont beaucoup vieilli leur illusion fonctionne encore, et fonctionneras toujours, probablement.
Ma critique était longue, je m’en excuse. Je voulais ne rien oublier, car j’aime profondément cette œuvre grandiose. Tout le monde l’aime d’ailleurs, je crois. La magie du livre opère aussi dans le film. On ressent le respect du travail de Rowling chaque minute. Le respect des passionnés qui ont adoré le livre. C’est un chef d’œuvre, tout simplement.