S’il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à La Chambre des secrets, c'est d'avoir illustrer le cœur du récit de la plus belle des manières, se montrant d'une fidélité insolente à l'égard du livre et nous plongeant dans une atmosphère oppressante teintée de mystères.
Pour certains le rythme de cet épisode est un problème, le jugeant apathique, pourtant avec le recul et en prenant en considération l'ensemble de la saga, ce deuxième épisode a des bases très solides et de véritables arguments en sa faveur. Le scénario est d'une cohérence absolue, une sorte de thriller dans les murs de Poudlard, avec ces successions de scènes énigmatiques où la psychose des personnages est mise à l'épreuve. Ca fait du bien de se replonger dans les débuts de la saga, car ici l'histoire d'Harry Potter savait encore prendre son temps, le concept du sang pur n'a jamais été aussi bien mis en valeur.
La Chambre des secrets, c'est la même structure que le premier épisode avec quelques défauts en moins, c'est-à-dire qu'il préserve ce qui a fait le succès de son prédécesseur, en y ajoutant un réel approfondissement et des thématiques sérieuses : le racisme et l'intolérance envers les moldus, principaux sujets du film, et en parallèle de ça l'extrémisme accrue de la maison Serpentard.
A tout ça s'ajoute la peur d'autrui, car personne ne sait qui agit dans l'ombre pour pétrifier les élèves, donc il y a cette peur ambiante, tout le monde se fait peur. Au point où Harry pense que Hagrid est peut-être le coupable. Ou encore la quête d'identité, autant pour Harry que pour ses camarades ; mais également la politique, notamment avec la direction de Dumbledore qui est remise en doute. En bref, on entre véritablement dans le vif du sujet de ce qu'est l'univers d'Harry Potter... les petits sorciers s'éloignent doucement de la magie contagieuse du début pour s'approcher dangereusement de l'obscurité du troisième épisode...
De plus, dans cette suite il y a de nombreuses créatures qui servent le récit plus que jamais et qui font le charme de cette quête d'identité pour Harry, entre une armée d'araignées géantes représentées par Aragog et le basilic horrifique de la Chambre, ces monstres ne font pas que de la figuration et leurs présences sont disséminées de parts et d'autres durant le film. Cela confirme la volonté de Chris Colombus de créer cette tension, en nous donnant précieusement des bouts de réponses à nos questions, sans jamais aller trop loin pour préserver le mystère.
Pas un chef-d'oeuvre, chose qu'il aurait pu être si Colombus s'était approprié un peu le livre, sans tomber dans de l'académisme; cependant La Chambre des secrets reste un excellent morceau de bravoure, agrémenté d'enquêtes initiatrices et de magie noire au cœur de Poudlard... la bonne époque !