Produit dans la foulée d’un premier opus triomphal (pas loin du milliard de dollars collecté au box-office), Harry Potter et la Chambre des Secrets fut un nouveau succès cinématographique des aventures du sorcier balafré, celui-ci se voulant notamment dans la même veine que son aîné.
La présence de Chris Columbus, toujours à la baguette, en disait alors long sur ce point, ce second opus se posant de fait comme une adaptation plutôt fidèle mais encore une fois des plus balisées, la faute à un découpage de trame flagrant ayant ses avantages comme ses inconvénients (un rythme jamais en souffrance au prix d’une immersion jamais totale).
Pourtant, d’un point de vue purement scénaristique (sur la base du bouquin originel donc), cette Chambre des Secrets se pare d’une ambiance davantage prenante, marque d’une intrigue s’étoffant consciencieusement : passé l’émerveillement des découvertes brutes du précédent film, son successeur étend avec parcimonie un univers foisonnant de bonnes idées (mais étriquées par le format grand écran) tout en y incorporant les bases d’un futur plus sombre, marque d’une atmosphère gagnant en intensité.
Le développement constant de l’élément perturbateur (Vous-Savez-Qui), placé ici sous l’égide d’une créativité magique n’ayant rien à envier à sa dangerosité (Horcruxes et Cie.), n’y est pas indifférent, tandis que le long-métrage amorce dans le même temps une composante des plus cruciales : la dualité d’Harry Potter.
Le protagoniste principal tend ainsi, peu à peu, à s’éloigner des poncifs du genre (l’Élu bon comme pas deux) au gré du poids de son héritage mystérieux (qui l’amènera, entre autre, à mentir), couplé à un statut de célébrité sujet à une multitude de malversations, qu’elles soient exo- ou endogènes ; dès lors, on passe aisément outre le caractère manichéen ambiant et l’on profite d’un divertissement probant, relativement correct visuellement (la réa’ sans folie de Columbus n’est pas une surprise), bien épaulé au demeurant par l’apport musical de John Williams, et surtout empreint d’un univers se dévoilant de façon probante.
Autrement, le casting (inchangé) aura été (encore) à la hauteur du projet, les sidekicks principaux que sont Rupert Grint et Emma Watson s’avérant savoureux (même si cette dernière n’est pas aussi présente) ; Kenneth Branagh s’en sera également bien tiré en pseudo-sorcier faussement compétent, tandis que l’on réservera une mention d’honneur au grand Richard Harris pour sa dernière apparition sur grand écran.
Un Harry Potter de bonne facture en somme.